À l’image de sa pochette, on s’attendait à une explosion de sons et de couleurs. Un objet certes gonflé d’égo, mais bourré de créativité. Hélas, le constat est sans appel : Lady Gaga, en caricature d’elle même, livre un quatrième album en forme de gros pétard mouillé.
Dès le premier morceau, on frôle déjà l’overdose. Aura, sorte de bouillie sonore mêlant guitares de western et beats électroniques, inaugure une odyssée insipide et, pire, rédhibitoire. Pas mieux, « Venus » vrille vers des accents dance dépassés, qu’on essaye de vendre comme avant-gardistes. Et au diable l’originalité ! Lady Gaga applique la recette à outrance : Sexxx Dreams, Artpop, Swine ou Donatella sonnent comme autant de pâles copies d’ Applause, qui bénéficiait au moins de l’effet de surprise. Le problème, c’est qu’entre deux titres racoleurs et brouillons, les vrais moments de musique se font rares. Ni les guitares vrombissantes de MANiCURE, ni les notes au piano de Dope ne rattrapent ce fiasco.
On se raccroche donc, un brin désespéré, au très urbain Jewels N’ Drugs, qui ne dénoterait pas sur la B.O. du prochain « Fast and Furious ». Madeon, le petit prodige français, apporte un souffle de fraîcheur sur Mary Jane Holland et Gypsy. Mais c’est surtout Do What U Want, duo avec R. Kelly, qui s’impose comme un hit. Épuré, accrocheur et addictif : la quintessence de ce qu’il manque à cet « ARTPOP ».
ARTPOP est depuis le 11 novembre dans les bancs.
Article écrit par Yohann Ruelle