Observer Darren Aronofsky, s’aventurer sur les terres frelatées de l’industrie hollywoodienne tient moins de l’excitation cinéphile que du poisson d’avril. Le résultat est pourtant surprenant puisque son talon d’Achille tient plutôt à la source même du récit : la Bible.
Quoi de plus fragile à retranscrire au néophyte qu’une partie de cette œuvre monumentale qui provoque tant de remous, sans virer ni dans le prêchi-prêcha ni dans la provocation gratuite ? En l’état, Aronofsky convainc par la seule puissance d’une mise en images graphiquement éblouissante, soutenue par une composition musicale tonitruante. Son casting, à l’exception d’un Ray Winstone en caricature de lui-même, est parfaitement à sa place et la combinaison de ces éléments provoque quelques fulgurances.
Seulement voilà, Noé est limité par son langage biblique et ses ramifications morales, qui réduisent la profondeur psychologique de ses protagonistes à une observation en surface. La structure narrative, alternant une pensée simpliste avec une séquence de suspens, n’aide pas non plus à stimuler l’attention, faisant de Noé un beau livre d’images dont on ne fait que percevoir le potentiel. Et si le défi était quelque part impossible à relever ?
Noé est sorti le 09 Avril 2014, soit hier, dans les salles françaises.