Les Bruits de Recife, dont la tournée en festivals fut vaste, vient rappeler que le cinéma brésilien sait offrir des objets qui interpellent.
La thématique principale, où l’obsession sécuritaire est de mise, aurait pu faire tomber le métrage dans une représentation stéréotypée à base de violence, de délabrement ou de surenchère. Heureusement, Kleber Mendonça Filho, dont c’est le premier film, préfère le motif de l’implicite.
Il va ainsi jouer sur une parole des habitants, un traitement sonore complexe et un certain refus du contre-champ qui donnent au métrage un haut pouvoir de réflexion. Rajoutons à cela une localisation niant le misérabilisme comme pour mieux ancrer un discours global et quelques pointes horrifiques ouvrant sur un symbolisme adéquat pour identifier une belle et subtile conscience cinématographique.
Néanmoins, si le dispositif est appréciable, il n’en demeure pas moins rébarbatif. La faute en revient à une durée du film peut-être trop excessive qui peut plonger le spectateur dans un ennui poli. Dommage, Les Bruits de Recife avait tout pour être un grand coup d’essai.
Les Bruits de Recife est sorti sur les écrans le 26 février 2014
Article écrit par Thibaut Fleuret