A une époque où la motion-capture était encore une technologie étrange et prometteuse, Robert Zemeckis sortait dans une sorte de rejet poli son adaptation numérique de la mythique légende de Beowulf. Sept ans plus tard, le résultat semble dans une possible voie de reconsidération.
Disons-le d’emblée, la surprise provoquée par le photoréalisme technologique de l’entreprise a sérieusement pris du plomb dans l’aile. Les expressions faciales ont l’air plus cireuses que jamais et la pauvreté des décors amoindrit une technologie expérimentale avant d’être aboutie. Ce qu’une mise en scène aérienne mais programmée de Zemeckis renforce.
Pourtant, il émane de cette libre adaptation de la légende une mélancolie qui fait fi de son dirigisme visuel et qui est à mettre au crédit d’une narration réellement habile. En moins de deux heures, Avary et Gaiman, ici scénaristes passionnés du projet, interrogent la notion de mythe par un twist culotté en milieu de parcours sans renier l’imaginaire nordique dérangeant mais épique de Beowulf. Un constat qui, dans une structure hollywoodienne rigide, tient du véritable tour de force.
La Légende de Beowulf est sorti le 21 Novembre 2007 en salles françaises.