Dixième album solo pour le prolifique Ty Segall, qui électrise ce début d’année avec une bonne dose de rock garage, saupoudrée d’exercices de style bien sentis.
Inspiré. Enchaînant les projets et les albums solos à une vitesse vertigineuse depuis quinze ans, le fougueux blondinet reste toujours méchamment inspiré. On y trouve un artiste ambitieux, notamment avec le psyché Warm Hands (Freedom Returned), trip de 10 minutes faisant le lien entre les White Stripes et Hawkind. Il réitère également de la plus belle des manières les escapades folk à la Marc Bolan avec Talkin et les ballades pop Bowiesque avec Papers et Orange Color Queen.
Sauvage. Le Californien ne s’est pas assagi pour autant. Outre le très énervé (et excellent) morceau d’ouverture Break A Guitar, Ty Segall fait la part belle aux pépites heavy garage bourrées de fuzz poisseuses : Freedom, The Only One et Thank You Mr. K (livré avec son riff punk à la Sex Pistols) décrassent sévèrement et évitent les redites: Segall expérimente, triture, s’amuse, déployant l’énergie d’un artiste féroce à l’appétit insatiable.