Le pilote The City & The City nous propose un thriller complexe, qui nous laisse pour l’instant dans le brouillard le plus total.
Déstabilisant. Un flic cherche à résoudre un meurtre dans une ville sectarisée. Adaptée du roman éponyme de China Miéville, la mini-série propose une forme narrative, et visuelle, complexe. En effet, par un jeu de réécriture graphique, des souvenirs du protagoniste (excellent David Morrissey) se mêlent à la réalité pour nous pousser dans la psychologie d’un homme démoralisé par la disparition de sa femme. Un sentiment halluciné renforcé par une image géométrique, tant dans ses cadrages que dans les nombreux reflets et halos qui rappellent l’aspect sensoriel du policier et tentaculaire d’une ville sous constante surveillance.
Dystopie pas claire. Si ce parti pris visuel et scénaristique se montre efficace, on a cependant nos doutes concernant la dystopie peinte dans The City & The City. Comme dans Counterpart, il est ici question d’une dualité de deux villes diamétralement opposées dans une ambiance rétro qui fait penser à la fin de la guerre froide et à la chute du mur de Berlin. Notamment parce que l’architecture est analogique à celle de la reconstruction, mais surtout parce que le ton est à la délation et à la suspicion généralisée. À suivre…