Petite fille est un film documentaire bouleversant qui suit le quotidien de Sacha, né garçon, qui se vit comme une petite fille depuis l’âge de 3 ans.
Petite fille est une histoire touchante, traitée avec beaucoup de délicatesse. Celle de Sacha, et du combat que sa famille et elle doivent mener pour faire accepter sa différence. Un film documentaire instructif et inspirant sur ce que l’on appelle la dysphorie de genre, c’est à dire l’identification forte et permanente au sexe opposé.
Petite fille dans le mauvais corps
« Quand je serai grand, je serai une fille », c’est ce que Sacha n’a cessé de dire à sa maman depuis ses 3 ans. Son corps de garçon, Sacha le subit et en souffre. Sa chance ? Avoir une famille aimante, à l’écoute, et des parents bien décidés à tout faire pour le bonheur de leur enfant.
L’espace de quelques mois, on fait partie de la vie de cette famille unie et soudée. On partage des moments simples de leur quotidien, des instants de bonheur, de complicité, d’innocence. Et puis aussi, leurs interrogations, leurs doutes, leurs espoirs. La culpabilité également, parfois. Car le combat qu’ils livrent n’est pas simple, et le sujet encore assez tabou.
Sensible et pudique
Ce film est d’autant plus poignant qu’il aborde un sujet intime et délicat avec beaucoup de pudeur et une certaine sérénité. Sans doute parce que ce n’est pas avec colère mais avec amour que cette maman milite pour que son enfant puisse vivre aussi normalement que les autres. Un amour inconditionnel.
Pas question de faire pleurer dans les chaumières, donc. Les larmes, d’ailleurs, sont le plus souvent retenues, mais lorsque que quelques-unes s’échappent, elles nous embarquent avec elles. Car malgré la peine et la colère qui rodent parfois, malgré les difficultés qui s’érigent ça et là, le renoncement n’apparaît jamais comme une option.
Encore bien des esprits à ouvrir
Si dès qu’elle se retrouve au sein de sa famille, Sacha peut librement être elle, il n’en va pas de même à l’école par exemple, où quelques camarades, mais surtout certains de ses professeurs, semblent se cramponner à leur ignorance et leurs jugements – les deux allant généralement de paire.
L’acceptation immédiate dont font preuve les parents et les frères et sœurs de Sacha face à sa différence imposent le respect. Quel formidable exemple ! Leur détermination – et le soutien d’une pédopsychiatre, elle aussi très inspirante – leur permet d’ouvrir des portes qui semblaient pourtant bien verrouillées. Même si de nombreuses autres restent à ouvrir, comme en témoignent certaines scène qui nous serrent le cœur, au cours de danse de Sacha notamment.
Une réalisation sobre
Le réalisateur Sébastien Lifshitz a parfaitement su s’accorder a la sincérité et à la pudeur avec lesquelles cette famille livre ce combat. En effet, la caméra s’attarde parfois longuement sur des instants de vie qui semblent contenir l’essentiel. Des instants parfois débordants de légèreté et d’innocence, d’autres fois chargés d’une douleur qui semble résister.
Ce film est une réussite dans ce qu’il parvient à transmettre. Une invitation à ouvrir nos esprits et nos cœurs, à mieux comprendre ce qui parfois nous échappe. Car il n’est finalement question de rien d’autre ici que d’un enfant attachant qui ne demande rien à personne, si ce n’est de pouvoir être lui-même, tout simplement…