Petit Pays, le premier roman autobiographique acclamé de Gaël Faye, se voit adapté en France par Eric Barbier. Pour un résultat aussi juste qu’inégal.
Petit Pays n’est pas juste qu’un roman ; Il nous conte, derrière le récit autobiographique de Gaël Faye et la séparation de ses parents, la fin de l’enfance et de l’insouciance avec pour toile de fond le déchirement du petit pays qu’est le Burundi, frappé par une Guerre Civile et un génocide. En plus d’offrir une matière conséquente pour un grand film, c’est cependant la force de son histoire qui sauve Petit Pays de son rythme inégal et frustrant.
Paradis Perdu
Car ce que réussit Eric Barbier grâce à son jeune interprète Djibril Vancoppenolle, c’est à conter la tragédie de la fin de l’enfance et la dégradation géopolitique d’un paradis perdu. Le metteur en scène et scénariste réussit ici à saisir, à travers le prisme des yeux d’un enfant, tout un destin qui bascule, passant du rêve à l’horreur dans une simplicité parfois désarçonnante. Ainsi, jamais le film n’est plus réussi que lorsqu’il suit ses jeunes personnages confrontés à une réalité qui les dépasse.
Malgré l’honnêteté et la sincérité du projet, dont celle d’avoir volontiers mis de côté Jean-Paul Rouve, nom le plus bankable du projet pour se consacrer aux jeunes et formidables interprètes, on regrettera ainsi plusieurs passages, dont sa conclusion, traînant en longueur et semblant définitivement couper net les envies d’envol d’un récit aussi lourd qu’impressionnant.
Petit Pays peut cependant se targuer d’avoir réussi à saisir ce morceau d’enfance perdu à jamais avec la sincérité et la simplicité propres à ce dernier. Cela peut paraître être une petite promesse pour un aussi grand récit. Mais c’est une grande promesse pour un si petit pays.
Petit Pays est sorti le 28 août.
Critique écrite par Kantain.