David Fincher et les serial killers, une grande histoire d’amour. De Seven à Zodiac en passant par House of Cards, le réalisateur adore mettre en scène ces tueurs de sang froid, pas tant pour dépeindre leurs crimes que de s’intéresser à leur psychologie. Un sujet au cœur de Mindhunter, sa nouvelle série pour Netflix.
Show qui se mérite. Autant vous avertir tout de suite, Mindhunter ne plaira pas à tout le monde. Sa lenteur, son manque d’action, son aspect métallique… il y a quelque chose de rebutant durant ces dix épisodes qui composent cette première saison. Mais c’est bien là le principe : mettre la société sur une même ligne de couleur et faire des conversations le moteur de l’intrigue. Comme toujours avec Fincher, rien n’est laissé au hasard.
Troublante et fascinante. Car qu’est-ce qui transforme un homme ordinaire en serial killer ? Finalement pas grand chose. Le show se place en miroir d’une société à la dérive, où la froideur règne dans un monde teinté de gris. En jouant sur la confrontation agent / tueur, Mindhunter montre surtout que la frontière est très mince et que chacun peut basculer. Dès lors, il faut se demander ce qui nous gêne le plus : ce cynisme cruel ou cette inacceptable vérité ? On valide les deux.