Pour fêter les cinquante ans du film culte L’exorciste, Warner Bros nous fait l’honneur (ou l’horreur) d’une nouvelle suite, sous-titré Dévotion.
L’Exorciste : dévotion, le nouveau film d’horreur réalisé par David Gordon Green, nous présente l’histoire d’un père célibataire (Leslie Odom Jr.) et de sa fille, Angela (Lidya Jewett). Sauf que le film commence réellement 13 ans auparavant avec un couple en voyage en Afrique. Une façon de placer subtilement (non) que l’inspiration vaudou et les rites africains seront au cœur de l’intrigue. Mais pour le père et sa progéniture, direction les États-Unis.
Bref, l’histoire continue et Angela et sa copine Katherine (Olivia O’Neill) disparaissent dans les bois juste après que la première ait expliqué que sa mère était morte alors qu’elle était encore enceinte d’elle. Trois jours plus tard, les fillettes sont retrouvées sans que l’on connaisse les événements des 72 dernières heures. Quant à nous, on commence royalement à bailler à ce stade tant le film en a oublié de faire frémir pour le moment.
Soudain tout s’accélère et les fillettes commencent à avoir des comportement étranges, Angela étant alors placée dans un hôpital psychiatrique. La religion s’invite puisque, bien que le père ne soit pas croyant, tout son entourage si met, surtout la voisine infirmière qui carressait l’espoir plus jeune de devenir nonne.
Si on vous raconte tout ça, c’est parce que si, avec ces éléments, vous voyez déjà la direction que le film veut prendre, il va vite vous donner raison. L’Exorciste : dévotion emprunte un chemin balisé à base de rite d’exorcisation et, comme d’habitude, l’enjeu sera juste de savoir si les gamines vont échapper au Diable. Rien de nouveau sous le soleil, le long-métrage étant vidé de toute substance au profit du déjà-vu.
Même pas peur
En jouant autant sur le terrain de la religion chrétienne et par les rites de la civilisation africaine, ce nouvel opus de la franchise L’Exorciste (qui n’aurait jamais du devenir une franchise) inspiré par le roman de William Peter Blatty, parvient à échouer sur les deux tableaux. Qu’on vienne chercher de quoi frissonner ou un scénario qui raconte autant que le film original, personne ne trouvera chaussure à son pied ici.
Le problème de vouloir faire des suites à répétition c’est qu’il faut ensuite assumer ce qui est réalisé et sort en salle. Si toutes les suites du film à succès de 1973 sont recommencées depuis cinquante ans, c’est dans cette quête vaine d’arriver à la hauteur du premier film. Cette version de 2013 est la cinquième à essayer de capitaliser sur le métrage de Friedkin. Ce qui n’est pas un coup d’essai pour le réalisateur David Gordon Green, puisqu’il signait déjà l’énième résurrection de Michael Myers avec Halloween Kills et Halloween End.
Girl power again
Les décors manquent de finesse et l’ambiance assez pauvre se contente de traiter son sujet à sa manière. Peu d’effets spéciaux et l’histoire se cloisonnera à trois lieux. L’Exorciste : dévotion tente malgré tout d’être davantage dans l’air du temps en mettant une empreinte féminine plus forte puisque le personnage d’exorciste est tenu par une femme, tout comme un autre protagoniste clé.
Quant à l’utilisation clin d’œil d’Ellen Burstyn, elle révèle surtout d’un certain manque de respect envers l’oeuvre de Friedkin, pillée sans vergogne. On était venus chercher un peu d’horreur, on l’a eu, mais il a surtout été provoqué par le résultat.
L’Exorciste : Devotion est sorti ce 11 octobre 2023.
Article écrit par Zofia Jouhier
Avis
L'Exorciste : dévotion n'approche pas un orteil de l'ambiance du film original. Sans s'ennuyer complètement, cette nouvelle mouture n'a rien de stimulante et prouve surtout son inutilité.