Le Crime de l’Orient Express tend à moderniser ce bon vieux Hercule Poirot sous la houlette et la moustache d’un Kenneth Branagh (trop ?) investi.
Jouer la différence. Du roman d’Agatha Christie, le réalisateur garde tout ou presque, faisait parler par la même occasion son talent pour la mise en scène, jouant habilement avec les contraintes du huis clos pour donner du rythme à son film. Il ne change finalement qu’une chose : son héros. Dès l’introduction, on comprend que son détective sera plus espiègle, plus imprévisible, lui offrant un coup de jeune salvateur. L’accent est ici mis davantage sur la personnalité de Poirot modifiant ainsi l’intérêt de l’affaire qui ne réside plus dans sa résolution, mais dans l’évolution qu’elle opère chez l’enquêteur.
Nombriliste. Sauf que dans cette volonté de mettre le personnage sur le devant de la scène, Branagh en oublie tout le reste. Il s’accapare toutes les scènes, ne laissant pas au reste de son (excellent) casting le temps d’exister. Entre gros plans systématiques et longs monologues nostalgiques, le cinéaste n’a de yeux que pour lui-même. De quoi agacer lorsque plusieurs clés de l’énigme nous sont dissimulées… sauf à lui. C’est son enquête, pas la nôtre. C’est son film, pas le nôtre.
Un commentaire
Il y a encore plein de choses à dire : c’est extrêmement mal filmé, c’est hideux au possible (bonjour les paysages en cgi dégueulasse), Johnny Depp est ridicule, la fin du roman était sublime mais est là complètement gâchée par le pauvre discours de Michèle Pfeiffer, la scène d’ouverture ne sert qu’à justifier pauvrement l’évolution de Poirot, la scène d’action est carrément honteuse et ce pauvre Branagh qui a bossé si dur pour son accent n’est pas même capable de prononcer bonjour correctement en français.
Quelle honte, putain, quelle honte.