La Tête haute, s’inscrit dans la lignée des films sociaux, qui aiment se pencher sur les exclus du sytème, les invisibles.
Emmanuelle Bercot propose une peinture qui se voudrait réaliste du parcours de Malony (Rod Paradot), un jeune garçon ingérable, régulièrement envoyé chez la juge pour enfants (Catherine Deneuve).De foyers, en foyers, Malony se sent abonné par sa mère (Sara Forestier) et est finalement confié à Yann (Benoît Magimel) un éducateur persévérant. A mi-chemin entre le documentaire et la fiction, la narration en demi-teinte manque parfois de finesse et maltraite les personnages.
Si Catherine Deneuve, que la réalisatrice avait déjà fait tourner dans Elle s’en va (2013) et le jeune Rod Paradot brillent et donnent force et émotions aux scènes. Les seconds rôles proposent eux des partitions beaucoup trop appuyées, frôlant le ridicule par instant.
Scènes violentes et mise en scène incertaine : tantôt fébrile, tantôt faussement maitrisée, le sujet s’épuise et les clichés s’enchainent. La Tête haute, ressemble finalement à un film uniquement destiné à la complaisance, à l’auto-flagellation des bien-nés mais n’apporte aucune réflexion, aucun point de vue, ce qui est pourtant l’ambition du cinéma d’auteur…
La Tête haute est sorti le 13 mai 2015
Article écrit par Sarah Lehu
Un commentaire
Je trouve la critique un peu dure. Le ton est pour moi juste -certes parfois certains rôles s’avèrent proches du caricatural- mais la réalité ne l’est-elle pas aussi parfois ? Les second rôles posent d’autres questions de fond plutôt bien amenées.