La critique ne manque pas de ternir leur image quand le public sait généralement leur réserver une place au chaud. Vous les connaissez? Les “feel good movies”, ces comédies teintées de la banalité amère de la vie, composées de personnages bienveillants que tout oppose. Oui, Green Book est de ceux-là. Et non, la critique nord-américaine n’en a pas fait l’objet d’une lapidation. Pourquoi? Parce que ça marche !
Savoir utiliser le bon dosage. L’un des deux frangins Farrelly trouve dans cette histoire d’amitié naissante entre un pianiste afro-américain et un chauffeur italo-américain le lieu d’une observation à la fois réaliste et parabolique sur le racisme d’hier et d’aujourd’hui. Parfois sans détours, souvent sous un trait grossier plein de bonnes intentions, il imagine dans des États-Unis minutieusement reconstituées un récit attachant qui marche efficacement.
Savoir trouver le bon duo. Dans la bonne tradition du road-movie en duo, il fallait dénicher l’alchimie qui ferait avancer le récit. Bonne pioche avec Mahershala Ali et Viggo Mortensen. Si le premier se montre très efficace dans sa partition, le second détonne par sa finesse de jeu et son souci du détail. On le savait excellent, on le découvre proprement jubilatoire à regarder dans sa transformation physique et verbale. S’il fallait une raison d’y aller, ça serait sans aucun doute grâce à lui.
Green Book : Sur les routes du sud sort le 23 janvier 2019 dans les salles françaises.