Légitimement, on s’interrogeait sur le bien-fondé de cette reprise cinématographique d’Entourage. Si nos doutes subsistaient à l’issue d’une médiocre conclusion, le résultat confirme les craintes des néophytes: voilà un film de fans produit par une équipe trop heureuse de se retrouver pour avoir conscience d’élargir son audience. Ce qui en soit suffira à emplir les fans d’une joie nostalgique.
Toute l’équipe reprend le train d’un star-system toujours aussi naïvement exposé et pose les jalons d’enjeux potentiels pour chaque personnage. À la hauteur de leurs caractères respectifs, chacun ne déclenche pas le même intérêt: l’angoisse sentimentale futile de E fait pâle figure face à l’écroulement suggéré d’Ari, toujours aussi croustillant à suivre. Et la moquerie du milieu manque sérieusement de mordant, prenant pour cible un magnat texan lorsque la nouvelle puissance est chinoise.
Pourtant, Doug Ellin revient aux fondamentaux superflus et énergiques du début et livre un long épisode fidèle à cet « esprit Entourage » si plaisant en bouche. Le fan grossira sans doute chaque embryon d’enjeu, chaque réplique sexiste et chaque accès incontrôlé d’Ari sous le verre de sa loupe conquise avant l’heure. Mais il retrouvera sans trahison aucune une bande à l’inconscience unique en son genre.
Entourage sort le 24 Juin en salles.