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Dire que Dunkerque se révèle surprenant est un euphémisme ! En s’attaquant au sujet épineux de la fuite des troupes alliées encerclées à Dunkerque après la débâcle militaire de 1940, Christopher Nolan signe l’œuvre la plus atypique et peut-être la plus grande de sa carrière.
Le style Nolan à son paroxysme. Le cinéaste déconstruit son récit en trois trames narratives (la terre, la mer et l’air) et cherche à créer une expérience sensorielle – d’où l’IMAX et l’utilisation de la pellicule 70mm – qui plonge le spectateur dans le chaos des événements. C’est un film de survie, impitoyable et viscéral, qui rappelle Apocalypse Now de Coppola et le Train de Frankenheimer. Nolan tire sa mise en scène dans ses derniers retranchements et on ne l’a jamais vu autant expérimenter que dans Dunkerque.
Le paradoxe d’un blockbuster sans divertissement. Par les incessants va et vient entre les trois intrigues, l’assourdissante musique d’Hans Zimmer ou encore le perçage de nos tympans opéré par les bruits de la mitraille et des bombardiers, Nolan livre un film qui n’a rien d’amusant à regarder. On sort de la salle fatigué et à moitié sourd, mais il faut bien l’admettre : quel sacré morceau de cinéma !