Netflix diffusait il y a peu un épisode un peu spécial de Black Mirror, série phare de la plate-forme de SVOD. La particularité de Bandersnatch (c’est son nom) : son interactivité. On a testé. On a adoré.
Un véritable coup de génie ! Voilà ce que propose Netflix avec son épisode interactif de Black Mirror, Bandersnatch, longtemps évoqué, souvent fantasmé et désormais disponible. Et on va être direct, il dépasse largement toutes nos espérances.
On passe rapidement sur le scénario assez classique sur ce type de format, mais efficace et particulièrement bien mis en scène… Et on se concentre sur l’aspect le plus intéressant et dont tout le monde parle : l’interactivité. En gros, avant de lancer l’épisode, Netflix vous propose une mini formation expliquant le fonctionnement de celui-ci, avec une question et un choix de réponses, structure qui se répètera tout au long du « film » (à défaut d’avoir un autre mot, « l’épisode » durant en moyenne 1h30 en fonction des choix que l’on fait).
Ensuite, c’est à vous de jouer… on se met rapidement dans le bain avec un choix de céréales (#TeamFrosties), histoire de découvrir l’interactivité, puis on se lance dans des décisions plus ardues à prendre, et surtout aux conséquences bien plus importantes.
Alice de l’autre côté du « Black Mirror » ?
On apprécie tout particulièrement la fluidité des plans, au moment de donner une réponse, dans la narration, puisque aucune coupure ne vient entacher les choix que l’on fait. Et il ne faut pas attendre très longtemps avant de voir les conséquences de nos actions… On apprécie également la manière dont ont été intégrés les retours en arrière suite à une mauvaise décision.
Eux aussi ont des conséquences sur le déroulement de l’épisode et participe à l’effacement de la frontière entre réel et virtuel : doutes qui s’installent, folie ambiante qui prend le dessus, cauchemars, prise de drogues, etc. Tout est fait pour nous plonger dans cet univers cauchemardesque aux allures de Pays des Merveilles et pour éliminer tous nos repères, pour une immersion totale. Enfin, on aime les références bien mises en évidence à Alice, dont la forme est au bout du compte assez similaire à l’intrigue de l’épisode (le titre « bandersnatch », le passage par le miroir, Kitty « Chapelier version Johnny Depp » Ritman, etc.).
Mais au-delà de l’interactivité, ce qui plaît le plus, c’est sa mise en abime ultime que réussit à la perfection Netflix, non sans humour. Et pour cause, la plate-forme se fait un petit kiff en s’insérant dans l’interactivité au travers d’un ordinateur et du spectateur-acteur qui choisit de dévoiler au personnage principal qui le contrôle. Jouissif en tout point.
On regrettera en revanche des retours en arrière peut-être un peu trop répétitifs, rapidement frustrant surtout quand on avance dans un arc narratif et que celui-ci finit en queue de poisson. On regrette également un petit ralentissement de rythme au moment de choisir une réponse, lors d’un moment d’interactivité. Malgré cela, cet épisode hors normes remplit le contrat avec un certain génie et ouvre la voie à une autre manière de consommer les séries. Un épisode avant-gardiste à savourer sans modération.