Le cinéma n’est pas toujours le lieu des métaphores subtilement filées ou l’expression d’une pensée politique. Il peut aussi servir de loupe grossissante sur une atmosphère, un lieu ou même esprit. En situant son récit au cœur d’un bar vibrant de ses effluves ambrés, Belgica en est la plus belle expression.
Rarement aurions-nous autant eu l’impression d’assister à une œuvre profondément rock’n’roll, dont les pulsations musicales insufflent un véritable relief au récit. Ce dernier est, certes, pour le moins convenu, racontant la filiation difficile entre deux frères que le succès éloigne. Mais il brille d’un nouveau feu au travers d’une mise en scène virtuose, numéro de haute voltige pour un si jeune cinéaste.
Son œil aiguisé est le garant d’un univers du delirium libérateur, puisque dans ce bar on retrouve tout ce que la société a pour habitude de remettre au placard. L’amertume qui irrigue ce lieu de débauche est aussi débordant d’amour, si bien qu’à l’instar de la vie on trouve en Belgica un lieu des contrastes. Ses merveilleux interprètes achèvent de faire de ce long-métrage un indispensable objet de libération, énergique et tragique à la fois.
Belgica sort le 2 mars 2016 dans les salles françaises.