NDLR : Retrouvez notre test des bonus et celui de la technique en bas de page.
La première rencontre fut placée sous le signe de l’étonnement. On savait bien qu’Orelsan et Gringe, de par leur production musicale, étaient des rappeurs doués d’une belle sensibilité. On n’avait d’autant moins vu la réussite de leur premier film que celui-ci s’annonçait comme un simple prolongement de leur projet musical : raconter l’écriture hyper-galère d’un single musical par deux procrastinateurs de haut niveau.
A l’occasion d’un nouveau visionnage, on décèle d’abord ce qui cloche dans ce premier long-métrage. Les nœuds dramatiques du récit, ceux qui le font avancer, se révèlent au travers des morceaux qui émaillent le film. Hors de cette zone centrale, écoutée à l’usure grâce à sa sortie en disque, ne reste soudainement que des scènes dont l’intérêt principal pourrait être de gagner du temps entre les instants rappés.
Pourquoi alors le film parvient-il à mystérieusement nous happer ? En prêtant allégeance aux Valseuses de Bertrand Blier, Orelsan et son équipe retrouve un charme désuet au sein de notre cinéma contemporain : la douce symphonie de l’ennui. La folie des personnages, leurs échanges croustillants et une sensibilité feutrée, s’échappant parfois d’un quotidien ennuyant, font de Comment c’est loin une œuvre singulière.
Comment c’est loin est disponible en DVD & VOD.