Il est facile de rater un mélodrame, surtout lorsqu’on parle d’un sujet aussi sensible que celui de la maltraitance des enfants de la rue. Néanmoins, la réalisatrice libanaise Nadine Labaki n’a pas froid aux yeux et réussit son pari avec Capharnaüm.
Des acteurs parfaits. Ces derniers ont beau être dans la grande majorité des enfants, ils sont absolument stupéfiants de justesse. L’acteur principal, un garçon de 12 ans, révèle un talent fou devant la caméra, capable de jouer sur tous les tableaux en terme d’émotion. En étant crédible dans le rôle, il permet au film de l’être également.
Une réalisation appuyée mais sans excès. Nadine Labaki a un vrai savoir-faire, sachant parfaitement capter un environnement (celui des quartiers pauvres), ainsi qu’une capacité à filmer l’humain. Bien entendu, il y a une musique omniprésente et un peu cliché par moment, ainsi que des instants vus et revus dans les mélodrames, mais cela reste des problèmes assez mineurs par rapport à toutes les qualités de Capharnaüm.