Premier film du Festival de Cannes 2017, premiers bâillements. L’accueil qui nous a été réservé par le cinéaste Arnaud Desplechin en ouverture du Festival n’est pas des plus plaisants, mais il propose tout de même avec Les Fantômes d’Ismaël un long-métrage intrigant.
Une œuvre torturée et décousue. On commence par le principal défaut des Fantômes d’Ismaël : on perd pied très rapidement avec le pourquoi du comment du récit. Tout est décousu jusqu’à la fin, tout n’est qu’un tourbillon d’images et d’instants qui représentent l’état d’esprit de personnages qui sont dans la tourmente – est-ce trop brillamment retranscrit ? – et qui passent leur temps à s’affronter et à s’aimer (french touch !).
Néanmoins, c’est remarquablement réalisé. On ne peut pas dire qu’Arnaud Desplechin n’a pas de talent lorsqu’on découvre la finesse de ses cadrages, de l’éclairage de ses scènes ou encore de l’interprétation qu’il tire de ses acteurs (quatuor de tête cinq étoiles : Cotillard, Amalric, Garrel et Gainsbourg). Les Fantômes d’Ismaël est un long-métrage quasi expérimental et déstabilisant, mais demeure l’oeuvre d’un grand cinéaste.