Après une quatrième saison inattendue, Supergirl repart pour une cinquième envolée, bien décidée à faire valoir son girl power et pour l’instant, c’est réussi.
La guerre civile évitée, le quotidien de Kara Denvers est menacé par une nouvelle direction de CatCo et une trahison personnelle. Si on reproche toujours à Supergirl d’être l’irritante naïve colorée, il faut bien reconnaître que la CW nous offre avec la fille d’acier ses aventures encapées les plus originales, du moins les plus personnelles.
Si elles ne sont pas toujours bien racontées, les péripéties de National City ont le mérite de sortir du carcan super-héroïque de ses cousins en nous proposant des intrigues plus sociales, paradoxalement plus terre à terre. Pourtant on retrouve dans ce teen drama tous les artifices pénibles des soaps opéras avec la danse familiale et amicale autour de l’héroïne, de la sœur à l’ex coup de cœur en passant par les états d’âmes de tous les proches, vaguement noyés sous des critiques de la société contemporaine et une dose de spectaculaire peu probant.
Je t’aime moi non plus
Forcément, assister à une narration smallvillienne ne nous emballe toujours pas surtout quand elle se fait très propre sur elle, dans le meilleur des mondes. Mais sous couvert d’un puritanisme bien pensant, Supergirl n’hésite pas à placer quelques billes sociétales bien senties. L’héroïne transgenre et son innocente histoire d’amour avec un extra-terrestre ou la relation homosexuelle de la frangine badass, c’est certain, The CW n’a pas peur d’oser, pour son plus grand honneur. Surtout que toutes ces histoires ne cherchent qu’à définir un girl power, un féminisme américain accompli et rafraichissant. D’autant plus que ce season premiere montre bien les nouveaux enjeux à venir, à savoir de nouveaux adversaires mais des humaines, une amie et une businesswoman, de quoi maintenir l’intrigue sur terre, au plus proche de ses personnages.
Malgré ses tentatives, Supergirl ne peut compter sur une envolée visuelle, avec des effets spéciaux et mouvement de caméra très médiocres, ni les rebondissements malheureusement prévisibles à des kilomètres. Cependant, la kryptonienne s’appuie sur le développement des protagonistes et sa tension ambivalente avec son Lex Luthor à elle, de quoi lui laisser le devant de la scène, au coeur de l’action. Martian Manhunter ou le Gardien sont réduits à des rôles très secondaires pour laisser le champ libre aux femmes du show, les véritables filles d’acier du Arrowverse. Certes Melissa Benoist reste irritante à souhait mais fini par devenir elle aussi l’emblème de cette lutte féminine, en faisant la moue, mais en faisant de ses relations amicales le pivot d’un show humain et gentiment naïf.