Seconde adaptation du célèbre roman éponyme de Ray Bradbury, Fahrenheit 451 met le feu à la version originale pour nous concocter une dystopie très contemporaine.
De nouvelles choses. Tout d’abord, on est forcé de souligner que Fahrenheit 451 s’appuie sur un casting somptueux où le duo Michael Shannon / Michael B. Jordan fait des étincelles pour servir la réalisation colorée, mais doucereusement oppressante de Ramin Bahrani. Lequel parvient à peindre une présence omniprésente des réseaux sociaux et de la surveillance à la 1984 dans ce monde totalitaire où les livres, et toute forme d’art, sont brûlés. En plus de dénoter une certaine critique de l’administration Trump, le film fait évidemment trembler par son réalisme et cette dystopie, malheureusement pas si fantasmée que ça.
Trop convenues. Sauf que Fahrenheit 451 finit par se parjurer lui-même et souffre d’une critique plus pertinente envers les nouveaux médias que celle, pourtant fondamentale, des autodafés. Pur exercice de style visuel, les artifices narratifs hollywoodiens viennent gâcher ce tableau dénonciateur en imposant un héros, une histoire d’amour et un McGuffin capillotracté. Ramin Bahrani aura fait de son mieux pour nous offrir une alternative originale, mais n’est pas François Truffaut qui veut.