En produisant et jouant l’histoire vraie de sa grand-mère, Ruth Wilson devient Mrs Wilson, dont le pilote mêle astucieusement espionnage et drame familial.
Mariée à Alec Wilson depuis 1941, c’est à sa mort que Mrs Wilson découvre ne pas être la seule épouse de cet agent double. Une mini-série de trois épisodes qui explorent le passé étrangement suspect d’un agent des renseignements britanniques, et de sa femme, en se focalisant sur sa polygamie et ses multiples vies sous couvertures.
Mrs Wilson, l’efficacité britannique !
Comme Kit Harington dans Gunpowder, c’est au tour de Ruth Wilson de s’intéresser à sa propre généalogie avec une série personnelle et diablement efficace. Sublime devant la caméra, l’actrice excelle dans ses réactions dramatiques, offrant une quête personnelle touchante, émouvante, vraie. Associé à un montage alterné, post-moderne et avec de nombreux cuts away, le show de BBC One brille dans sa forme traumatisante et intime, mélangeant souvenirs et actions présentes. Si l’on s’oriente vers une enquête sur la vie secrète d’un mari visiblement infidèle, la trame narrative n’oublie pas de mentionner les notions d’espionnages et de renseignements, histoire de brouiller encore plus les pistes et complexifier cette recherche de vérité.
Contemplative mais rythmée, Mrs Wilson joue aussi bien de nos sens qu’elle éveille notre curiosité en plongeant dans la terrible bataille d’Angleterre et nous offrant des costumes et décors de l’époque saisissants de réalisme. En jonglant entre deux lignes temporelles, la jeune et maquillée Ruth Wilson détonne et s’offre une belle alternative au récent The Affair. Ajoute à cela le talent du toujours gentil, certes infidèle mais avenant, Iain Glen, et tu comprends notre enthousiasme face à ce récit historique et superbement dramatique.