Alors que l’empire Marvel semble s’effriter au cinéma avec l’échec relatif d’Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, on a décidé de se plonger dans les séries du MCU et de vous proposer notre classement, tout juste avant la sortie de Secret Invasion.
Ah, Marvel. 15 années d’univers étendu, de succès tonitruants au box-office, de règne culturel et commercial impitoyable pour Disney et surtout de débats déchaînés. Opposants camps pro-DC, pro-cinéma, et dernièrement professionnels des effets spéciaux, dont le malmenage et les conditions de travail infernales imposées par le studio de Kevin Feige confirment un début d’année en dents de scie pour la maison des idées. Parce qu’entre un Oscar des meilleurs costumes pour Black Panther : Wakanda Forever et l’échec relatif d’Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, la recette magique semble quelque peu s’essouffler. Un semi aveu d’échec qui passera par le ralentissement des productions de contenus pour Disney+. Sur sept séries prévues pour 2023, seules deux ont survécues, à savoir la deuxième saison de Loki et la première de la très attendue Secret Invasion.
Parce que niveau télévisuel, on ne peut également contredire le fait que l’empire Marvel s’est essoufflé au fur et à mesure de ses nombreuses propositions : après les accueils positifs de WandaVision et de Loki, les dernières séries délivrées par le studio, de Miss Marvel, en passant par Moon Knight et surtout She-Hulk ont eu peu à peu raison de l’enthousiasme. Et surtout, l’impression d’un trop-plein se fait ressentir, alors que la Phase IV du Marvel Cinematic Universe n’avait finalement que très peu de choses à raconter, entre projets anecdotiques (Black Widow), introductions fades (Les Éternels, Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux), refuges pratiques dans le multivers (Spider-Man : No Way Home, Doctor Strange in the Multiverse of Madness) et suites pas à la hauteur (Thor : Love and Thunder et Black Panther : Wakanda Forever). On vous livre ici notre classement (évidemment subjectif) des séries Marvel du MCU (exit donc les séries consacrées aux Defenders), toutes disponibles sur Disney+.
9. Je s’appelle Groot
Je s’appelle Groot est une belle coquille vide : six court-métrages de moins de 5 minutes capitalisant sur la mignonnerie du petit arbuste de retour sur sa planète, et rien de plus. Si l’on retiendra son animation photo-réaliste très réussie, et que l’on ne retirera rien du talent de Kirsten Lepore (à l’animation sur Marcel the Shell with Shoes On, chez A24), cette petite proposition, décrite elle-même par James Gunn comme « des morceaux amusants d’apocryphes qui ne sont pas essentiels à la continuité du MCU », rejoint ainsi la collaboration entre Lucasfilms et les studios Ghibli, Zen – Grogu and Dust Bunnies dans sa belle inutilité. Groot se bat avec un bonsaï, devient Gulliver, prend un bain, a peur ou fait un dessin (le meilleur, à choisir), on se demande qui pourra bien trouver son bonheur, des fans hardcore du petit personnage doublé par Vin Diesel, où même d’un public plus jeune.
Regardez plutôt l’attachante Gardiens de la Galaxie : Joyeuses Fêtes, puisque de ce Je s’appelle Groot, l’on n’a ainsi que très peu de choses à vous en dire. Et tant qu’à vous conseiller une série animée déconnectée du MCU, ne perdez plus de temps et ruez vous sur la géniale Marvel’s M.O.D.O.K, bien plus trash, hilarante et surtout plus utile et inventive tant qu’à capitaliser sur un petit personnage du catalogue Marvel, et de lui rendre un meilleur hommage que dans l’horrible Ant-Man et la Guêpe : Quantumania.
L’utilité pour le MCU : Aucune, à part si vous souhaitez apercevoir le savon de Drax, une botte de Star-Lord, où des poils de et même Rocket Racoon en vrai.
8. She-Hulk : Avocate
Qu’a t-il bien pu se passer dans la tête de Marvel Studios pour confier une série centrée sur la cousine de Hulk à Jennifer Gao, issue elle aussi de Rick et Morty (on y reviendra), et créditée comme la scénariste du pourtant génial épisode Pickle-Rick ? Dès le premier épisode, le malaise envahit l’écran, et tout, de l’odieuse direction artistique, au scénario, laisse circonspect. Après avoir subi les flatulences du Hulk de Mark Ruffalo, on en vient même à regretter la fadeur totale de Falcon et le Soldat de l’hiver. Pourtant, au fur et à mesure, une sorte d’énergie communicative s’instaure peu à peu, en grande partie due à l’interprétation dynamique de Tatiana Maslany, et les épisodes, d’une durée de moins de 30 minutes se laissent alors regarder sans déplaisir.
Tandis que le tempo comique semble s’affirmer, et surtout que la véritable ambition de la série se dévoile (féministe, ok, méta, d’accord, mais surtout le portrait d’une femme et de son désir d’émancipation), She-Hulk peut alors proposer un milieu de série assez correct, et surtout assez attachant. Concentrant tout l’humour que l’on reproche aux productions Marvel, la série semble tout assumer de front, en prenant presque un malin plaisir à énerver un maximum de détracteurs. Malheureusement, lorsqu’il s’agit d’aborder de véritables menaces et autres affrontements, She-Hulk bat en touche, et en plus de complètement saboter tout le charisme du Daredevil de Charlie Cox, loupe complètement son final, affirmant haut et bas un humour qui n’a alors plus rien de drôle, mais perpétue le sentiment d’un refuge méta bien pratique pour nous faire avaler tout, et surtout n’importe quoi.
L’utilité pour le MCU : À part le fait d’officiellement réintroduire le Daredevil de Charlie Cox, de le saboter, lui et l’Abomination de Tim Roth (une tradition depuis Le Mandarin de Ben Kingsley dans Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux), et des apparitions « humoristiques » de Wong justifiant l’apparition d’Abomination dans le même Shang-Chi, la série nous confirme que She-Hulk n’aura jamais droit au grand écran. Ouf.
7. Miss Marvel
On aurait aimé préférer Miss Marvel qui contredit presque à elle-seule tout le ton atone et léthargique de Falcon et le Soldat de l’hiver, mais qui scénaristiquement s’avère certes, en plus d’être plus pauvre, rejoindre les plus fades origin-story du MCU, telle que le récent Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux. Ainsi, malgré la mise en scène enfin plus inspirée que sur Bad Boys for Life du duo Adil El Arbi et Bilall Fallah (qui signent la réalisation du premier et du dernier épisode), du charme de ses interprètes, avec en tête l’attachante Iman Vellani et la déclaration d’amour à la communauté pakistanaise et à la famille, Miss Marvel ne sait jamais vraiment mettre en scène ses affrontements, et injecter un quelconque souffle à une histoire cruellement balisée.
Dans un schéma narratif en pilote automatique, toutes les couleurs de Miss Marvel semblent ainsi s’évaporer au fur et à mesure de ses six épisodes, cédant la sympathie de son introduction s’évanouir pour se muer en un produit censé à la fois cocher toutes les cases d’une époque et d’un produit propre à sa firme. Il reste ainsi très peu de choses que l’avènement d’une énième super-héroïne, perdue entre la jeunesse et le teen-drama faiblard d’un Spider-Man : Homecoming et la quête de représentativité d’une communauté et d’un hommage à toute sa culture d’un Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux déjà évoqué plus haut. Et pour Miss Marvel, de ne demeurer qu’un fade et générique produit d’appel.
L’utilité pour le MCU : Miss Marvel a la bonne idée de compter sur elle-même en ne faisant intervenir aucun personnage issu du MCU, avant sa dernière scène post-générique, tournée dans le plus grand secret et réalisée par Nia DaCosta, afin d’annoncer Captain Marvel 2 aka The Marvels, prévu pour le 10 novembre 2023. Alors que le personnage de Kamala Khan semble disparaître dans une autre temporalité, cette dernière se voit remplacée par Carol Danvers en personne, annonçant ainsi la future collaboration entre les deux personnages, qui seront également rejoints par Monica Rambeau et Nick Fury.
6. Falcon et le Soldat de l’hiver
Quelle idée saugrenue a poussé Marvel Studios à faire reposer toute une série sur deux des personnages les moins intéressants de son univers ? Le manque de charisme intégral de ses deux interprètes (Anthony Mackie en tête, et haut la main), ainsi que la mise en scène atone rappelant le rendez-vous manqué Civil War sur près de 7 heures de programme entre ainsi en totale contradiction avec tout ce que Falcon et le Soldat de l’hiver souhaite aborder en thématiques et sujets, eux, véritablement passionnants. Voulant répondre à la fois à la place vacante laissée par Steve Rodgers, et au sort des réfugiés, disparus après l’éclipse de Thanos, ainsi qu’au mouvement Black Lives Matters, la série se veut abondante en termes de problématiques mais complètement dénuée de rythme et d’enthousiasme.
Outre les costumes cheaps, les protagonistes tous plus fades les uns que les autres, et des intrigues complètement inutiles (le sort du bateau de la famille de Sam Wilson, vraiment ?), Falcon et le Soldat de l’hiver échoue chacune de ses tentatives. Pire, lorsque la série finit par devenir intéressante, le rythme léthargique et l’absence totale de mise en scène viennent aussitôt rendormir les espoirs d’une proposition palpitante. Dire que la même équipe sera à la tête du long métrage Captain America : New World Order, prévu en 2024, laisse ainsi craindre le pire, même sur un peu plus de deux heures de métrage, et avec le retour du Général Ross sous les traits d’Harrison Ford et de Liv Tyler dans le rôle de sa fille.
L’utilité pour le MCU : Le nouveau visage de Black Captain America est donc révélé, en la personne de Sam Wilson. Valentina de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus) fait son apparition, elle qui protège les intérêts du gouvernement américain et devrait prendre toute son importance en étant la recruteuse en chef des fameux Thunderbolts (attendu le 24 juillet 2024), officiellement composés de Yelena Belova (Florence Pugh), Bucky Barnes (Sebastian Stan), Red Guardian (David Harbour), U.S. Agent (Wyatt Russell), Taskmaster (Olga Kurylenko) et Ghost (Hannah John-Kamen). Et au fait, Sharon Carter est désormais une possible future antagoniste.
5. Moon Knight
Moon Knight était sûrement la proposition la plus alléchante de tout le catalogue séries dérivées du MCU. Au vu son héros complexe et diablement charismatique, de son casting avec en tête les toujours géniaux Oscar Isaac et Ethan Hawke (en plus du regretté Gaspard Ulliel), la série menée par Jérémy Slater (Umbrella Academy, The Exorcist, Death Note) traduit cependant l’incapacité totale du studio à croquer des héros complexes. Que ce soit en termes de troubles de la personnalité propre au personnage où d’un antagoniste également bien plus revers qu’à l’accoutumée, l’écriture gomme ainsi toute possible zone d’ombre pour faire des deux personnalités de Moon Knight des faces propres au studio, du sidekick comique en passant par le charismatique et torturé homme d’action, et transfigure ainsi une passionnante mythologie en un énième affrontement nocturne final sans âme.
Si l’on trouve cependant dans quelques épisodes une réelle satisfaction, de l’interprétation vraiment géniale d’Oscar Issac, à des mises à mort violentes et un trauma plutôt bien exploré dans un efficace épisode d’asile, toute la personnalité d’un personnage et d’une série se voient malheureusement sans cesse sabotés par une efficacité scénaristique qui tourne rapidement en rond, et montre que peu importe l’univers visité, la formule Marvel y retire la moindre saveur.
L’utilité pour le MCU : Aucune, et c’est tant mieux : à part une scène post-générique dévoilant une nouvelle identité (la plus redoutable et impassible) de Marc Spektor, rien ne connectant la série avec le reste du MCU pour le moment. C’est ce qui aurait d’autant plus pu permettre à Moon Knight d’échapper au cahier des charges imposé et de suivre sa propre voie, et de paraître encore plus comme une sacrée déception.
4. What If… ?
What If… ? se propose d’explorer les infinités du multivers de la franchise de façon bien plus excitante que l’opportunisme scénaristique d’un Spider-Man : No Way Home. Réalisé en grande partie par Bryan Andrews, fidèle storyboarder de l’écurie comptant également quelques prestigieuses propositions au sein de sa carrière (Samurai Jack, Primal), la liberté de l’animation offre ainsi quelquefois à What If… ? ce que ne peuvent offrir les longs-métrages guindés, techniquement et scénaristiquement, du MCU. Pour le meilleur, la série délivre ainsi de réelles belles trouvailles, d’un Docteur Strange ayant perdu son cœur (Et si… Docteur Strange avait perdu son cœur au lieu de ses mains ?, le meilleur épisode), à une Peggy Carter souffrant du même trauma (Et si… Captain Carter était devenue le premier Avenger ?), transfigurée en héroïne aussi attachante que son regretté amour de toujours, et d’un final prenant sur la victoire totale d’Ultron (Et si… Ultron avait gagné ?).
Pour le pire, la série oscille ainsi entre autocélébration inutile (Et si… T’Challa était devenu Star Lord, Et si Thor avait été fils unique) et concepts alléchants malheureusement tués dans l’œuf (Et si… des Zombies envahissaient la Terre ?, Et si… le monde avait perdu ses plus puissants héros ?). Parce que la véritable richesse de What If… ?, outre son attrait visuel rendant parfois plus honneur à ses héros que leurs propres longs-métrages (Le Wakanda n’a jamais été aussi beau), c’est également d’approfondir des personnages et pistes avortées bien plus intéressantes et passionnantes que celles proposées au sein de l’univers connecté, à la fois cinématographique et sériel. Black Widow, Peggy Carter et Doctor Strange trouvent ainsi ici leurs plus belles incarnations et leurs axes narratifs les plus passionnants. Il est ainsi, et une fois de plus, dommageable que l’impression de simple bonus, où de proposition inconsistante vienne parfois parasiter cette belle proposition.
L’utilité pour le MCU : Outre le fait de clore tous ses axes scénaristiques, What If…? aura le droit à une deuxième saison où l’on pourrait donc retrouver les Gardiens du Multivers et un Steve Rogers bien vivant, congelé dans son armure de tout premier Iron Man. Aucune incidence sur le MCU donc, à moins que ce dernier ne choisisse de creuser un peu plus et de manière bien moins fainéante son multivers, et de faire intervenir « en vrai » l’une de ses nombreuses itérations animées, bien plus réussies et abouties que les vraies.
3. Hawkeye
On ne s’attendait pas à ce qu’une série sur Clint Barton puisse autant nous séduire, alors que Marvel semblait racler les fonds de tiroirs avec Falcon et le Soldat de l’hiver. Pourtant, en misant encore sur le buddy-movie mais version film de noël familial, la série de Jonathan Igla introduit brillamment le personnage véritablement rafraichissant et attachant de Kate Bishop (super Hailee Steinfield). Ce passage de flambeau diablement efficace peut ainsi compter sur de véritables instants de bravoures, notamment grâce la mise en scène euphorisante du duo Bert and Bertie, éclatante dans une course poursuite véritablement euphorisante. Et surtout de réussir à offrir un requiem véritablement réussi au personnage secondaire d’Hawkeye, auquel Jeremy Renner apporte une véritable mélancolie.
Semblant de plus véritablement rassembler les morceaux après un Black Widow complètement inutile, réussissant enfin à rendre honneur au personnage de Yelena Belova et au talent de Florence Pugh, Hawkeye dispose de plus de belles idées visuelles. D’une comédie musicale inspirée des exploits des Avengers (restez après le générique du dernier épisode pour savourer le numéro), et un hommage aux petits héros du quotidien beaucoup plus réussi que Spider-Man : Homecoming. Des personnages attachants, un retour du Caïd de Vincent D’Onofrio rapide mais réussi, Hawkeye est définitivement une jolie surprise.
L’utilité pour le MCU : Kate Bishop est donc la nouvelle Hawkeye, dans un passage de flambeau assez réussi où Clint Barton brûle son costume de Ronin pour se consacrer pleinement à sa vie de famille. Sa femme, la chaleureuse et compréhensive Laura Barton, était une ancienne membre du SHIELD, le Caïd de Vincent D’Onofrio est mort (enfin, il en a l’air), et son assassin, Maya aka Echo fait sa première apparition avant une série dédiée, officiellement repoussée pour le moment. Et Yelena Belova s’est officiellement réconciliée avec Clint Barton, s’apercevant au passage que Valentina de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus) lui a sûrement menti pour se payer ses services dans Black Widow.
2. WandaVision
À l’inverse de la manière dont il a pénétré de manière invasive les salles de cinéma, se reproduisant et se démultipliant chaque année depuis près de 20 ans jusqu’à saturation, le Marvel Cinematic Universe pénètre le petit écran de façon beaucoup plus modeste. Parce que WandaVision est un départ sous les meilleures auspices pour la déclinaison télévisuelle de l’univers connecté : relisant à merveille, entre hommage enamouré et maniaque, de toute l’histoire des séries sur petit écran, la proposition de Jac Schaeffer se fait à la fois intrigante et emplie d’une identité étrange et fascinante qui fait défaut à nombre de longs-métrages de l’écurie. On pénètre ainsi dans WandaVision comme dans le cerveau d’un personnage délaissé, retrouvant ici toutes ses lettres de noblesse grâce, en grande partie, à l’interprétation géniale d’Elizabeth Olsen.
Une réussite visuelle qui permet au passage d’approfondir le personnage de Wanda Maximoff, transfigurée en l’un des meilleurs antagonistes du MCU dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness grâce au superbe travail d’écriture opéré sur WandaVision. Ainsi, on pardonnera à la série son final, plus bâclé, trahissant l’ambiance d’anomalie étrange qui imprégnait les premiers épisodes. Comme une manière pour Marvel d’assumer pleinement sa place intégrante dans la pop-culture en rendant un hommage original à ses aînés.
L’utilité pour le MCU : Wanda devient officiellement la Sorcière Rouge, superbe antagoniste et grande force de l’inégal et bordélique Doctor Strange in the Multiverse of Madness. Agatha Arkness est le darkhold (elle aura le droit à sa propre série, oui, oui), et Pietro n’était en fait que l’un de ses acteurs. Les Skrull contactent Monica Rambeau et cette dernière reçoit une invitation de Nick Fury, réfugié dans l’espace et se préparant secrètement à sa propre série, Secret Invasion, prévue cette année sur Disney+.
1. Loki
L’un des personnages les plus amusants et adorés du Marvel Cinematic Universe, génialement campé par Tom Hiddleston, offre à Marvel sa vraie première grande et belle réussite télévisuelle. Si l’empreinte de Rick et Morty a régné pour le pire sur les derniers nés de l’écurie Marvel, on pense assez évidemment au travail de Jeff Loveness, scénariste sur la série animée et sur Ant-Man et la Guête : Quantumania, ainsi qu’au travail de Michael Waldron, showrunner de Loki, qui a aussi officié sur le scénario inutilement alambiqué de Doctor Strange in the Multiverse of Madness, Loki en est peut-être la création la plus aboutie. Doté d’une direction artistique superbe, et surtout d’une véritable identité, rythmée au son de vieux claviers moog renforçant l’étrangeté du format, la série dédiée au Dieu de la malice s’avère ainsi être une réussite (presque) parfaite.
Empruntant autant à l’écriture de Damon Lindelof sur Lost, qu’aux ressorts du buddy-movie avec le tandem Owen Wilson et Tom Hiddleston qui fonctionne à merveille (Falcon et le Soldat de l’hiver, prends-en de la graine), cette quête entre les réalités alternatives demeure la seule incursion enthousiasmante et la véritable porte d’entrée de Marvel vers le multivers (à l’exact opposé de l’opportunisme de Spider-Man : No Way Home). Réussissant autant dans le délirant (Le Loki crocodile), qu’en introduisant des personnages véritablement attachants (Sabine, on t’aime), Loki parvient même à réussir l’introduction de Kang le Conquérant, ensuite inutilement bâclée dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania.
L’utilité pour le MCU : Loki introduit le multivers et l’un des nombreux avatars de Kang le Conquérant. Ici transfiguré en une sorte de dictateur dans une réalité parallèle dans laquelle Mobius et Hunter B-15 ne le reconnaissent pas, une des scènes post-génériques d’Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, viennent ainsi directement annoncer la suite de ses aventures : collaborant toujours avec Mobius, le Dieu de la Malice semble ainsi bien évertué à stopper l’un des avatars de Kang, ici sous la forme de Victor Timely, un magicien du XXème siècle…