2008. Juan Antonio Bayona fait sensation avec L’Orphelinat. Une date dans le film de genre espagnol grâce à son éminente sensibilité. 2018. Son scénariste, Sergio G. Sanchez, passe à la réalisation avec Le Secret des Marrowbone. Entre ces deux dates, le cinéma dit de genre aura beaucoup copié au premier long-métrage de Bayona, jusqu’à en affaiblir la portée. C’est exactement ce parcours qui porte préjudice à ce nouveau projet.
L’originalité aux abonnés absents. On le sait, chaque oeuvre n’est que la reprise d’autres créations. Ici, celui qui a relancé la machine espagnole en son temps joue une partition trop commune : le lourd secret, l’innocence brisée, la maison aux fonds des bois… Pris entre une sensibilité anglaise et un regard espagnol, Sanchez livre un film fade, jamais honteux mais toujours trop scolaire, à l’application ronflante.
Pourtant le potentiel est là. Dès les premières minutes, on est intéressés par cette histoire d’une fratrie d’enfants livrée à elle-même. Aidé par un excellent casting, le cinéaste parvient à créer une ambiance simplement angoissante qu’un novice en la matière saura regarder sans déplaisir. Dommage alors que l’ensemble ne tienne pas sur la distance.