Warner Bros Animation et DC Comics proposent avec Justice League Dark : Apokolips War la conclusion de l’arc New 52. Une fin qui n’est qu’un recommencement, importante mais pas magistrale.
La Justice League s’allie à la Justice League Dark et à la Suicide Squad, entre autres, pour tenter d’arrêter Darkseid, bien décidé à conquérir la galaxie. 15e film de l’univers animé DC Comics suivant l’arc des New 52 (Renaissance chez nous), Apokolips War conclut donc l’histoire initiée dans Justice League War en 2014 pour nous proposer l’aube de Rebirth. Un film synthèse, nécessaire, même s’il est parfois brouillon et loin d’être parfait.
Comme on l’avait dit dans un article annonciateur de la fin de l’univers animé tel que nous le connaissons, à l’écran comme sur le papier, DC Comics suit une ligne directrice précise à chaque fois suite à un reboot de l’univers provoqué par Flash. Renaissance (ou New 52 outre-Atlantique) commençait avec Flashpoint Paradoxe et vient donc de se terminer avec Apokolips War pour mieux redémarrer prochainement sous la nouvelle période intitulée Rebirth (pas d’équivalent chez nous bizarrement). Tu suis ?
Ainsi cet animé joue bien son rôle de conclusion mais n’en reste pas moins particulièrement symptomatique de tous les problèmes inhérents au DCUA, nous laissant un peu sur notre faim. Il ne reste plus qu’à espérer d’une remise en question lors du prochain canon narratif.
Justice League, assemble !
Parce qu’il fallait faire nos adieux aux personnages illustrés par Warner Bros selon le même design depuis 2014, c’est une ribambelle de super-héros qui sont réunis pour l’occasion. Une sorte d’overkill qui commence brutalement, sans préambule histoire de mettre tout ce beau monde dans de beaux draps pare qu’on n’a pas le temps de niaiser. Les Teen Titans diminués, la Justice League bien amochée, la Suicide Squad pauvrement inspirée, Constantine et Swamp Thing motivés, voilà une super réunion au sommet, un best-off de tous les animés, pour faire de Apokolips War un requiem super-héroïque paradoxalement peu spectaculaire. Trop de personnages donc trop peu de développement, trop de rebondissements prévisibles donc trop peu d’implication.
Avec un faux rythme qui peine à se lancer, on est peu concernés par les états d’âmes de personnages qui sont maltraités dans des flashbacks, lesquels servent de fil narratif pour placer les évènements et héros dans des situations éclatées. Cette construction sonne creux mais permet cependant de voir, pour une fois, une ellipse narrative et des Teen Titans vieillis, aux relations prépondérantes, ou des considérations dramatiques et définitives. De quoi offrir des échos à Flashpoint tout en revenant astucieusement sur les différents animés, standalone, spinoff ou de groupes, pour revenir sur Bloodlines, The Judas Contract ou encore Hell to Pay. Inspiré mais pas forcément convainquant.
A ce titre, on regrette pour la conclusion d’un tel univers partagé que le soin à l’animation n’ait pas été plus soignée. Sam Liu laisse la main à Matt Peters et Christina Sotta pour un résultat ambivalent. Les séquences dédiées à Constantine et sa Justice League Dark sont autant de passages rafraichissant avec des envolées illustratives sympathiques tandis que le traitement de Apokolips parait bien bâclé, pareil à des pop-ups mal gérés. Cependant, au milieu d’une animation hachée et saccadée comme jamais, signe visible d’un manque de budget ou de temps (ou des deux), on apprécie des scènes d’action d’une brutalité folle, méritant le Rated-R pour offrir une violence graphique digne d’une ambiance apocalyptique.
JLD Apokolips War, l’indispensable conclusion de la Renaissance DC Comics propose de beaux moments narratifs et visuels malheureusement noyés sous la médiocrité d’une production accélérée, brouillonne et trop gourmande. Il ne reste plus qu’à attendre Rebirth.