Avec La La Land qui sort en salles, la comédie musicale marque son grand retour. Ça danse, ça chante, c’est mélodieux et on en redemande.
L’occasion de s’intéresser à la mise en scène de la musique au cinéma ces dernières années. On revient donc sur cinq films marquants qui ont fait de leur bande-originale leur point fort.
Pitch Perfect
Pitch Perfect, c’est Glee sur grand écran ! Les Bellas sont un groupe universitaire de chant a cappella. Elles enchainent les concours et proposent des remix et des medleys des hits du moment.
Le réalisateur, Jason Moore, a choisi de faire de la musique, le moteur de son film. Chaque scène forte, chaque émotion est menée par une chanson. L’âme des personnages, leur personnalité et leur caractère se traduisent par leur voix. La mélodie n’est donc pas qu’un accompagnement. Elle est l’essence même du film, qui s’organise autour d’elle, et non pas l’inverse.
La mélodie anime les jeunes chanteuses. Elles se transforment au fil des notes et trouvent leur voie dans de nouveaux rythmes. Le film captive par les performances vocales des artistes, plus que par son scénario, finalement très simple.
Retrouvez le trailer de Pitch Perfect
Sing Street
Avec Sing Street, on plonge dans les rêves de la jeunesse rock. Dans une Irlande moribonde, les adolescents s’évadent comme ils peuvent. Si rejoindre le bateau pour l’Angleterre est impossible, ils accordent une guitare et chantent leur malheur.
Pour ce film, John Carney donne à la musique un pouvoir de liberté, qui permet aux jeunes de s’émanciper.
Dans la bande, tous sont différents, mais ils ont un point commun. Quitter la misère d’une famille en décomposition, s’extirper des griffes de sa mère étouffante, oublier le racisme et les clichés, cesser d’être celui qu’on aime frapper… Ils ont chacun besoin de se délivrer d’une emprise néfaste, et c’est la musique qui va leur donner la clé.
Au son du Rock’n’roll de ces six garçons de 15 ans, on découvre les maux d’un pays et le mal-être d’une époque. Les rêves et les espoirs brisés, tout est effacé par la musique, qui recrée un infini de possibilités.
Sing Street vous fait revivre le Rock’n’roll des années 80
N.W.A. Straight Outta Compton
N.W.A. Straight Outta Compton est le biopic qui retrace la carrière du célèbre groupe de rap américain des années 90. La musique est ici utilisée comme support, puisque c’est sur elle que les membres de N.W.A ont construit leur vie. A chaque chanson, son succès, à chaque album, sa galère.
Ce que l’on retient surtout, c’est la puissance de la musique. Une puissance renforcée par des rimes acérées. Dans leurs textes, les rappeurs de N.W.A. déversent toute leur colère, leur rancœur et leur haine. Leur opposition et hostilité sont clairement exprimées. Des idées fortes, dont l’impact sur le gens est conséquent, et impossible à contrôler.
F. Gary Gray a mis l’accent là-dessus. Au travers de son film, il montre l’importance du message que véhicule la musique. Ce n’est pas un simple son, une simple mélodie, c’est un concentré d’opinions et de convictions.
Redécouvrez Eazy-E, Dr. Dre, Ice Cube, DJ Yella et MC Ren dans N.W.A Straight Outta Compton
Tokyo Tribe
Dans un Tokyo futuriste, une immense guerre des gangs fait rage et divise la ville en quatre clans qui veulent imposer leurs règles. À la tête de deux bandes, deux anciens amis rivalisent et les rancoeurs et sentiments personnels viennent se mêler aux affrontements des hommes dans un chaos toujours grandissant.
Au premier abord, le pitch de Tokyo Tribe n’a rien à voir avec l’univers musical. C’est mal connaître la folie du réalisateur Sono Sion qui signe une adaptation de manga à son image : complétement déjantée. Ici, le Hip-hop est une manière pour le narrateur de vous raconter l’histoire et ses protagonistes. Entre deux castagnes, on fait le point en rimes. Une BO qui colle parfaitement à l’univers de guerre de gangs et qui se transforme en personnage à part entière.
Petit aperçu de l’univers décalé de Tokyo Tribe
Only Lovers Left Alive
Dans les villes romantiques et désolées que sont Détroit et Tanger, Adam, un musicien underground, profondément déprimé par la tournure qu’ont prise les activités humaines, retrouve Eve, son amante, une femme endurante et énigmatique. Leur histoire d’amour dure depuis plusieurs siècles, mais leur idylle débauchée est bientôt perturbée par l’arrivée de la petite sœur d’Eve, aussi extravagante qu’incontrôlable. Ces deux êtres en marge, sages mais fragiles, peuvent-ils continuer à survivre dans un monde moderne qui s’effondre autour d’eux ?
Dès qu’il s’agit de mettre en scène la musique, Jim Jarmusch est l’un des meilleurs. Il ne faut pas voir son Only Lovers Left Alive comme un film de vampires avec une bonne bande-son, mais comme une symphonie mise en images ! On assiste tout du long à un chant au rythme particulier, exercice de style anticonformiste, où l’atmosphère planante s’électrisent aux riffs de Jozef van Wissem.
Preuve d’une grande maîtrise des deux domaines, la musique n’accompagne pas le film, elle le devient sans qu’on s’en rende compte.