Fort d’un pilote efficace (notre critique), Taylor Sheridan a continué de faire de Yellowstone son millésime, un pur condensé de tout ce qui touche le scénariste et réalisateur.
Western contemporain. La fin d’une ère, celle des cowboys et des propriétaires fonciers. Yellowstone parvient à ancrer sa critique de l’Amérique contemporaine à travers des dinosaures, les derniers milliardaires de l’élevage bovin ayant la main mise sur toute la politique locale. Sheridan réussit à développer son récit dénonciateur à couvert d’une histoire familiale tragique et de passages violents d’une vive brutalité. La conquête de l’ouest et ses ramifications font du show de Paramount Network une pépite télévisuelle originale et unique où il n’y a pas de gentils, que des salopards.
Les nouveaux colons. En piochant allègrement dans la haute finance, la politique et l’Histoire américaine, Yellowstone résume tous les genres et thèmes chers à Sheridan, lequel s’éclate à combiner toutes ces problématiques dans un portrait de famille saisissant. À l’aide de dialogues ciselés, incisifs et d’une justesse incroyable, la série dénote par son ton lancinant, permettant aux rapports humains d’exploser et de devenir le véritable moteur du show. De l’impeccable, mais cancéreux, Kevin Costner à l’alcoolique Kelly Reilly ou le redoutable Cole Hauser le casting enflamme l’écran où les plans fixes et à la steadycam finissent de composer une image poussiéreuse et révolue d’une Amérique dramatiquement modernisée. Une vraie réussite rafraîchissante !