Après de multiples adaptations de Stephen King au cinéma ou en série, HBO nous livre avec The Outsider un début de série terriblement prometteur et fidèle à l’esprit du célèbre auteur fantastique. Une production à ne pas louper !
Ça, La Ligne Verte, Simetierre, Carrie, Castle Rock, Under the Dome, Mr Mercedes… Autant d’adaptations de Stephen King portées au grand ou petit écran, pour des résultats variables. Heureusement, Richard Price (The Night Of, The Deuce, Enfant 44), romancier et scénariste compétent, chapeaute cette adaptation de The Outsider, roman paru il y a 1 an en France. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ces 2 premiers épisodes sont vraiment réussis !
Prenant place en Géorgie, la série débute avec la découverte du corps d’un petit garçon, violé et mutilé. L’inspecteur Ralph Anderson (Ben Mendelsohn impérial), flic au passé tragique constamment au bord de l’implosion, se met à soupçonner Terry Maitland, coach et père de famille exemplaire. Ce dernier, interprété par un Jason Bateman tout en subtilité est le suspect principal. Les preuves scientifiques sont accablantes, et les témoins oculaires formels. Le début d’une enquête sombre et prenante donc.
Les spectres de True Detective, The Night Of et Prisoners ne sont pas loin ! Ces 2 épisodes, extrêmement bien réalisés par Bateman lui-même après ses essais sur Ozark, suintent d’une ambiance poisseuse et mélancolique délectable. The Outsider n’hésite pas à verser vers le spleen contemplatif, apportant un sentiment d’insécurité et de tension sourde permanente. Du polar noir, carré et précis donc, jusqu’à ce que la patte de Stephen King survienne.
D’emblée, le soin apporté aux sentiments chez ces familles brisées impressionne. Jamais dans la facilité, la charge émotionnelle est authentique et sublimée par des acteurs tout en nuance. Julianne Nicholson (Masters of Sex) en est d’ailleurs l’exemple parfait en femme dont la vie est chamboulée du jour au lendemain. Une emphase sur l’humain qui supporte donc l’investissement du spectateur !
Noir c’est noir
La patte de Stephen King, outre un fatalisme et une noirceur de l’humanité présents, se déploie à merveille avec la découverte d’une menace obscure aux dimensions fantastiques. Au moyen de plans succincts d’une figure encapuchonnée au visage déformé, c’est littéralement l’esprit du boogeyman à la Halloween ou Grippe-Sou qui est invoqué. Un régal pour tout amateur du genre, qui n’a évidemment pas fini de dévoiler ses sordides secrets en tant que figure cachée du Mal.
En distillant avec parcimonie ses divers indices (via un montage particulièrement soigné), The Outsider tisse un début d’intrigue passionnant, traitant avec intelligence la peur de l’inconnu dans l’Amérique d’aujourd’hui, et une peinture du deuil qui affecte tout le monde à des niveaux divers. Quand la forme épouse le fond, on ne peut qu’applaudir.
Dotée de saillies de violences inattendues qui dynamisent le récit, d’un casting impeccable, d’une écriture de haut vol et d’une fabrication de haute tenue, The Outsider est LA série de ce début d’année.
2 épisodes introductifs prenants, maîtrisés et très prometteurs pour la suite. Après Chernobyl et Sharp Objects, HBO poursuit sa suprématie totale sur le monde des mini-séries de qualité. Il nous tarde devoir les 8 prochains épisodes !