Séduits par une affiche kitchissime et un duo d’acteurs étonnants, beaucoup se laisseront tenter, un petit sourire en coin, par Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh.
C’est effectivement quelques ricanements qui accompagnent les premières scènes, tant la situation est inhabituelle. Jason Bourne et le roi de la finance se font des bisous, le pitch sur le pianiste a en effet de quoi attiser la curiosité.
Souvent préféré pour des rôles d’hommes virils et de pouvoir, Michael Douglas vire à 180 degrés dans Ma vie avec Liberace, avec ce combat d’un artiste désireux de toujours plaire à son public, dans une société où homosexualité ne rime pas forcément avec succès. Le regard qu’apporte la réalisation, souvent ironique, voire parfois osée et incisive (littéralement), rend cette histoire d’amour plus digeste. Couplée au scénario de l’auteur de P.S I love you, elle nous emporte, mine de rien, vers un déroulement tragique à la sensibilité bien dosée.
Moins borderline et spectaculaire que son alter-ego I love you Phillip Morris, inévitable comparaison, Ma vie avec Liberace tire finement son épingle du jeu dans l’exercice risqué du biopic. Le film attire de nouveau les regards après une période de flou sur son réalisateur, et signe au passage la renaissance, aussi bien personnelle qu’artistique, de Michael Douglas.
Fiche technique
Réalisation : Steven Soderbergh
Casting : Michael Douglas, Matt Damon, Dan Aykroyd
Date de sortie : 18 septembre 2013
Synopsis : Avant Elvis, Elton John et Madonna, il y a eu Liberace : pianiste virtuose, artiste exubérant, bête de scène et des plateaux télévisés. Liberace affectionnait la démesure et cultivait l’excès, sur scène et hors scène. Un jour de l’été 1977, le bel et jeune Scott Thorson pénétra dans sa loge et, malgré la différence d’âge et de milieu social, les deux hommes entamèrent une liaison secrète qui allait durer cinq ans. « Ma Vie avec Liberace » narre les coulisses de cette relation orageuse, de leur rencontre au Las Vegas Hilton à leur douloureuse rupture publique.
Article écrit par Cliffhunger