Le top cinéma de Emeric

Tick, Tick, Boom de Lin-Manuel Miranda
Autre film Netflix décidément ! Une comédie musicale qui viendra résonner en n’importe quel jeune artiste. Quand le rêve d’une personne rentre en conflit avec ses amours, sa vie sociale, son besoin d’argent, les doutes, la page blanche… Aucun film n’aura tapé aussi juste dans ce que doit surmonter un artiste en devenir pour accomplir son talent. Le tout dans une puissance émotionnelle folle, sans manichéisme et avec des chansons totalement exaltantes et euphoriques. Andrew Garfield prouve encore une fois qu’il est un des meilleurs acteurs de sa génération et qu’il sait très bien chanté ce petit cachotier ! Un des plus grand film Netflix qui a le mérite de faire découvrir aux spectateurs français l’incroyable pièce musicale autobiographique de Jonathan Larson.
Malcolm & Marie de Sam Levinson
Comme quoi le petit écran peut aussi apporter des claques ! Réalisé par le petit génie qu’est Sam Levinson, auteur de la série Euphoria avec cette même Zendaya, Malcolm & Marie est le portrait chaotique d’un couple d’artiste du milieu du cinéma. Tourné pendant le confinement en huis clos avec seulement deux acteurs, car sa série HBO était en pause pour cause d’épidémie; le talent de ce crack du cinéma fait de ce qui était à la base un projet d’attente en petit comité jusqu’au déconfinement, un véritable chef d’œuvre psychologique. Avec un Noir & Blanc magnifique et des moments de maestria cinégéniques (le plan séquence d’intro est renversant), Levinson fils déconstruit les mécaniques du couple, dans ce qu’il a de plus horrible et de plus beau pour un résultat époustouflant de justesse et de profondeur.
Dune de Denis Villeneuve
Un blockbuster d’auteur représentant la quintessence du pouvoir du grand écran. Denis Villeneuve s’empare de ce roman culte pour en faire une fresque cinématographique grandiose. La réalisation est d’une puissance folle, l’image et le son vibrant dans les tripes du spectateur pour une expérience époustouflant. Nous nous retrouvons submergé par cet univers monumental pour un total dépaysement, pas dénué de message fort et intelligent. Vivement la partie 2 !
Mention spéciale : Vu qu’on devait en choisir que trois, le choix a été dur et la concurrence rude grâce à cette année cinéma très prolifique. West Side Story de Spielberg aurait pu se retrouver dans ce top de par sa maitrise parfaite en tout point, mais nous avions déjà une comédie musicale dans ce top. Bac Nord de Cédric Jimenez a aussi été à deux doigts de se retrouver dans ce top grâce à sa tension folle qui prouve que le cinéma français peut en avoir sous le capot. Mention toute spéciale aux blockbuster Disney Cruella, qui fut une surprise folle pleine d’inventivité s’éloignant du copié collé et aux Eternels qui prend soin de renouveler la formule Marvel.
Le flop cinéma de Emeric

Venom Let there be Carnage de Andy Serkis
Quand tout une équipe créative se fait tourner du LSD et que ça finit en bad trip… La définition même d’un étron purement commercial, sans aucune proposition un tant soit peu intéressante tout en faisant un hors sujet complet du personnage. Cette monstruosité est avalanche de gags, dénuée d’enjeu, digne d’une mauvaise sitcom et un gros fuck aux spectateurs qui attendaient un Venom vs Carnage dont la confrontation arrivera durant les 10 dernières minutes de film. C’est sûr qu’il est tellement plus intéressant de voir Eddy et son symbiote se disputer tel un couple. Il n’est même pas un mauvais film de super-héros, mais une mauvaise comédie romantique (merci la scénariste de 50 nuances de Grey) puisqu’il emprunte bien plus à ce genre qu’aux personnages encapés.
Fast and Furious 9 de Justin Lin
Ce nouvel opus aura au moins le mérite de se débarrasser de ses stigmates sexistes en donnant une place plus importante aux femmes et en arrêtant de les traiter comme des objets sexuels pour jeune ados en pleine effervescence hormonale. Bon on peut quand même toujours compter sur ces toxicités virilistes et conservatrices qui essaient de prôner qu’un vrai homme doit aimer les gros bolides, la grosse bagarre, la grosse corona, la famille, la famille et la famille (manque plus que le travail et la patrie…). Mais on pourrait facilement y faire abstraction (comme les précédents) si nous avions notre dose d’action inventive mais ici ce n’est pas le cas… Le film est beaucoup trop bavard, l’action bien moins inventive, voir répétitive avec les précédents malgré un concept d’aimant à voiture survendu dans la promo mais qui finalement est très sous exploité dans la mise en scène. Le scénario insulte encore plus l’intelligence du spectateur en essayant d’avoir un commentaire méta sur l’irréalisme de sa propre saga : le personnage Roman survit on ne sait pas comment à une fusillade et le fait remarquer à ses camarades ; comme si les scénaristes faisaient un doigt d’honneur aux spectateurs en leur disant « Oui c’est impossible mais on s’en fout, vous venez quand même en salle voir ça. » On ne mentionnera pas les méchants qui font les girouettes, les gentils qui ont une fâcheuse tendance à pardonner à ces mêmes méchants (mais c’est la famille vous savez…) et une intrigue encore plus rachitique que les précédents. Vivement que cette saga se termine.
Wonder Woman 1984 de Patty Jenkins
La quintessence du péché d’orgueil. Patty Jenkins, gargarisée par le succès mérité de son précédent opus s’engouffre dans le n’importe quoi complet. Voulant rendre hommage aux kitschs de la série des années 70, la réalisatrice perd toute la substance de son premier opus et tombe dans le ridicule d’un scénario incohérent, rempli de Deus Ex Machina et d’une intrigue rachitique dénuée d’enjeux… Le tout pendant plus de 2H30 ! Le mise en scène ne rattrape pas le tout puisqu’elle s’avère tout aussi ringarde que sa série d’inspiration (Wonder Woman s’accroche à un missile pour s’envoler…), agrémentée d’effets spéciaux honteux. Sans parler de scènes véritablement problématiques où l’héroïne viole le corps d’un homme habité par la conscience de Steve Trevor et une méchante aux parcours presque anti-féministe… On peut tout de même faire mention honorable à l’intention d’avoir un message niais mais pas inintéressant sur la surabondance du système capitaliste et la tricherie de la réussite sociale avec un méchant finalement plus nuancé qu’il n’y parait (et inspiré de Trump).
Mention Spéciale : The Tomorow War aurait pu se retrouver dans ce top de part son scénario incohérent et sa fâcheuse tendance à pomper tout ce qui marche. Tout comme Red Notice, véritable monstre de Frankenstein commerciale fait pour booster l’algorithme Netflix et Jungle Cruise, un projet intéressant mais totalement parasité par la surabondance d’effets numériques qui a un arrière gout artificiel et un montage aux fraises.