Parce que c’est l’heure du bilan, on revient sur nos coups de cœurs de cette étrange année qu’était 2020. Pour ce faire, on commence avec les meilleures découvertes musicales de notre rédactrice Clem MP avant qu’elle ne s’attarde sur les pires, rien que pour vous.
Les meilleures découvertes musicales de Clem MP
Folklore
Taylor Swift a su se renouveler en délaissant les standards de la pop commerciale avec cet album surprise. Elle renoue avec brio avec le naturel pour une balade généreuse d’environ une heure. Sa douce voix délestée de vocodeur ou tout autre effet modificateur nous envoûte sur des mélodies folk et indés (principalement piano et guitare). D’autant qu’elle aborde des sujets en phase avec l’esprit global de cet album ; à savoir des thèmes intemporels presque mystiques. Une très bonne surprise qu’on ne se lasse pas d’écouter !
Adios Bahamas
Cet album est le dernier projet de Népal qu’il nous soit donné d’écouter. Posthume, il s’écoute dès lors avec un pincement au cœur; sa dimension mélancolique happe d’autant plus l’oreille. Népal y livre avec pureté et sans artifice sa vision du monde. Il y évoque la dureté du capitalisme dans Trajectoire, pour ensuite s’en éloigner vers des sujets souvent plus légers, comme pour nous inviter à nous délester de cette ambiance pesante et déprimante. Le tout est porté par des instrumentales rap mais aussi plus douces pour une agréable échappée de 38 minutes.
Mesdames
Mesdames s’inscrit dans l’actualité marquée par les inégalités de genre. Grand Corps Malade y invite dix chanteuses singulières (de Véronique Sanson, à Louane en passant par Laura Smet) en vue de célébrer la femme sous toutes ses coutures. Tout au long des 10 collaborations, les voix se conjuguent à la perfection et tout en variant les styles. Puisque instrumentalement, Grand Corps Malade adopte la signature de chacune de ses invitées. Il en résulte une écoute émouvante et chaleureuse en ces temps tourmentés.
Les pires découvertes musicales de Clem MP
Oxyz
Célébrité sur Youtube, Squeezie a eu l’envie de changer un peu d’air en s’essayant à la musique. Pourtant élu révélation de l’année aux NRJ Music Awards, son album laisse perplexe. Les sujets évoqués, soit les déceptions sentimentales et les revers du succès, le sont avec une platesse remarquable. Idem côté instrumental, il a tenté de s’orienter vers du rap mais elles se révèlent redondantes et fades. La prestation vocale laisse elle aussi plus qu’à désirer… On lui accordera le seul mérite d’avoir osé sortir de sa zone de confort, bien que le résultat ne soit absolument pas convaincant.
16
Révélée par son tube Anissa en ce début d’année, la jeune Wejdene a sorti dans la foulée son premier album en septembre. Du haut de ses seize ans, elle s’adresse alors principalement à un auditorat se situant dans la même tranche d’âge ; soit les collégiens. Les sujets abordés se résument à des histoires sentimentales qui tournent mal et les revers fulgurants du succès. En somme, elle tourne vite en rond. D’autant qu’elle les conte sans aucun effet de style, l’ennui est vite au rendez-vous… Le tout est porté par des mélodies r&b et pop urbaines qui se révèlent malheureusement anecdotiques. Il en résulte un album qui semble sorti dans la précipitation du succès; il manque de travail et se montre malheureusement de basse qualité.
Translation
Les Black Eyed Peas ont bien perdu de leur superbe… Amputés de la voix féminine de Fergie et de l’inspiration, le trio ne parvient plus à innover. Translation comporte 12 collaborations sur 15 titres ; beaucoup trop pour se douter que le groupe a besoin d’invite les plus grandes stars latino du moment (comme Maluma, J. Balvin ou Shakira) pour espérer faire quelques ventes. Les Black Eyed Peas s’effacent pour laisser place à une flopée de stars en vogue et à un concentré de sons calqués sur les tendances du moment. On attribuera toutefois un bon point au dernier morceau, News Today, qui revient avec émotion et douceur sur la crise du coronavirus.