La saison 2 pas follement épique, on se demande où nous conduira la saison 3 de Titans, qui a l’audace de paraphraser l’excellent Batman Under The Red Hood.
Jason Todd en a gros après s’être fait jeter des Titans et décide de s’en prendre seul au Joker, malgré les ordres contradictoires de Bruce Wayne. Pas très malin tout ça… Pour recoller les morceaux après une saison 2 (notre critique) qui anéantissait tout bonnement la crédibilité de Deathstroke, en en faisant un adversaire presque lambda, le show décide de s’en prendre maintenant à l’iconique destin de Jason Todd. On frémit d’avance.
Ainsi, cette saison 3 de Titans, la première à être directement diffusée sur HBO Max, s’offre les services de Akiva Goldsman, de Geoff Johns et Berlanti à la production tandis que Greg Walker s’occupe de showrunner tout ça. Des gros noms pour ne surtout pas louper l’arc inspiré du comics fondateur Un Deuil pour la famille ou du magistral animé, Under The Red Hood. Quoiqu’il en soit, on voit déjà ici et là percer de menues divergences qui laisse augurer d’une prise de risque intrigante mais surtout dangereuse pour satisfaire pleinement la fanbase agressive.
Under your spell
Attention, on va spoiler gentiment.
Pour bien satisfaire les spectateurs, HBO Max propose donc de découvrir les trois premiers épisodes de la saison 3 de Titans, qui en comptera dix de plus au total. Un début en grande pompe qui sort pourtant de nulle part vue notre mal à resituer l’action. Sans préambule, sans lien véritable avec la conclusion de la saison précédente, on avoue être un peu paumés face à des évènements qui nous sont offerts sur un plateau, un peu facilement, comme un bon deus ex machina des familles pour lancer l’arc scénaristique de cette nouvelle flopée d’épisodes. Ceci dit, la surprise sur l’identité du fameux Red Hood est ainsi rapidement éludée, et on ose donc espérer avoir de plus amples développements dans les épisodes suivants !
On retrouve donc les Titans affairés à casser des bouches en rythme sur Ça plane pour moi de Plastic Bertrand à San Francisco tandis que Jason Todd (Curran Walters) s’apprête à se prendre de méchants coups de pied-de-biche par un Joker hors cadre, le contraire nous eut étonné. L’occasion de replonger Dick (Brenton Thwaites) à Gotham avec ses copains, et de retrouver un Bruce Wayne (Iain Glen) un peu dépressif et une Barbara Gordon (Savannah Welch) qui propose à elle seule l’intérêt majeur de ces nouveaux épisodes en nouvelle commissaire badass dans son fauteuil roulant. Une introduction à la Bat-family plutôt carrée, même si maintenant on aimerait bien voir ce beau monde s’activer plutôt que de rester les bras croisés sans rien faire d’autre que de broyer du noir ou d’allonger assez inutilement la storyline de Hawk & Dove.
Néanmoins, la série peut se targuer de nous offrir de belles références, de l’interrogatoire de The Dark Knight à la filiation de Lex Luthor dont on retrouve le génie dans le comportement de Superboy, même jusque dans l’évocation des prochains Robin (Carrie Kelley ou Duke Thomas). De même, la saison semble gentiment prendre la direction de l’intrigue des comics Prodigal où la cape de Batman est transmise à Nightwing tandis que la principale adaptation du show reste Un Deuil dans la famille, avec la chute de Jason Todd et l’émergence de Tim Drake (Jay Lycurgo). De bien belles et appétissantes perspectives, qui semblent pourtant bizarrement amenées en seulement trois épisodes bien tenus mais qui n’annoncent pas une trame narrative ni complexe ni retorse à souhait pour la suite à venir.
On espère que les rebondissements seront malins et aptes à nous surprendre en suivant la logique établie dans les comics quant à ces personnages iconiques, que les hommages soient réussis et non de simples clins d’œil fortuits. D’autant plus que visuellement Titans ne semble pas s’enorgueillir d’une réalisation folle, même si Red Hood s’offre un thème musical inédit et des cadrages un peu énervés, le reste des combats paraissent mous, exécutés trop sobrement à base de chorégraphies trop préparées pour sembler naturelles. Mais il ne s’agit que d’une introduction, croisons les doigts pour une amélioration graphique à venir.