Si les séries super-héroïques de CW connaissent individuellement des hauts et des bas, le crossover tant attendu du Arrowverse nous aura offert un Elseworlds particulièrement jouissif !
Au milieu de leurs problèmes respectifs, Arrow et The Flash voient (encore) leur réalité réécrite et se tournent vers Supergirl pour résoudre lee problème. Le pitch est habituel, on retrouve les réalités alternatives chères à Crisis on Earth X ou l’arrivée d’adversaires extra-dimensionnels comme dans Invasion!. Ce Elseworlds est donc un cocktail des précédents crossover du Arrowverse, mais en mieux, en plus abouti, que ce soit narrativement ou visuellement et ce jusque dans l’introduction de Gotham City.
Elseworlds, what else ?
Toujours considéré comme le point culminant des shows du Arrowverse, le crossover annuel reste un immanquable. Et si par le passé on a constaté que l’excès ambition ne permettait pas à The CW de passer le cap de la bouillie visuelle, les choses bougent enfin. Moins prétentieuse, l’action se passe au plus près du sol, se focalisant sur la psychologie de ses personnages et de leurs caractéristiques personnelles. Une reconsidération plus modeste mais qui permet à la chaîne de se déchaîner dans des passages héroïques bien foutus, lesquels n’ont rien à envier à la pauvreté visuelle de Justice League, malgré la différence de budget, c’est dire. Lisibles, épiques et satisfaisantes, les séquences d’action font le job et nous rassasient.
Mais le véritable succès de Elseworlds réside dans son ambiance. Humoristique chez The Flash, on enchaîne sur une noirceur bienvenue dès que Arrow embarque sa troupe à Gotham pour chercher une nouvelle alliée ; quant à Supergirl, elle prend sur elle afin de laisser le devant de la scène à son super-cousin pour résoudre l’intrigue. Le changement de ton est parfaitement maîtrisé et permet à l’échange de costume, et de pouvoirs, de Barry et d’Oliver de nous offrir les meilleurs moments de tous le Arrowverse, alors que les blagues et les situations originales pleuvent magistralement. Une victoire narrative rendue possible par le jeu de Grant Gustin et de Stephen Amell, lesquels s’éclatent comme jamais dans les bottes l’un de l’autre, pour notre plus grand plaisir.
Gotham, an Elseworlds teaser…
Une réussite que Elseworlds devait allier à l’introduction d’un personnage iconique de DC Comics, Batwoman. Une entrée réussie où Ruby Rose campe laconiquement la cousine de Bruce Wayne, même si le déménagement à Gotham est également synonyme d’un monstrueux teasing. De l’hilarante discussion autour de l’absent Batman, mythe ou réalité, aux noms des détenus d’Arkham, tout est fait pour nous allécher, sans que The CW ne nous donne pourtant satisfaction. On voulait plus qu’un avant goût d’un autre spin-off du Chevalier Noir mais avec des clins d’œil et des batarangs à la pelle, la saveur est acidulé, notre faim inassouvie.
En attendant que Batwoman ne vienne palier à l’absence de Batman en 2019, ce Elseworlds reste le meilleur crossover du Arrowverse à ce jour où même Tyler Hoechlin nous propose un solide Superman, boyscout jusqu’au bout de la cape. Un succès mérité qui devra se confirmer lors du prochain Crisis on Infinite Earths.