Captain America – Brave New World place cette fois-ci Sam Wilson en tant que leader et porte-étendard de la bannière étoilée de l’univers Marvel. Un opus aux bonnes idées, mais à l’exécution ne faisant pas honneur à Steve Rogers !
Alors que le Marvel Cinematic Universe est en perte de vitesse totale depuis quelques films (The Marvels, Ant-Man & la Guêpe Quantumania..) et même quelques séries (Agatha All Along, Echo), Captain America – Brave New World débarque sur les écrans avec la promesse de revenir un tantinet aux « choses sérieuses ». Car oui, après l’impasse d’un Multiverse asséné aux forceps, Feige et la bande semble mieux décidé à revenir à ce qui faisait le sel de l’âge d’Or du MCU.
Captain America 2.0
Un concept simple, des personnages, de l’héroïsme…. des éléments qui caractérisaient Captain America dès le 1er opus (First Avenger étant sans nul doute le film Marvel le plus sous-côté qui soit). Mais depuis Avengers Endgame, de l’eau a coulé sous les ponts, avec notamment la retraite anticipée de Steve Rogers. Captain America – Brave New World s’articule ainsi comme une reprise de flambeau avec Anthony Mackie en lead.

Hors, c’était déjà le postulat de base de la série Falcon & The Winter Soldier, qui après une première partie patinant dans la semoule, se révélait plutôt juste dans sa manière de gérer les problématiques de passage de témoin. Brave New Wold prend ainsi la suite de la série, mais aussi des Éternels après que la gigantesque carcasse du Céleste présent dans l’Océan Indien ne soit la convoitise des nations mondiales pour le minerai inédit qu’il détient.
Alors que le général Thaddeus Ross (Harrison Ford reprenant le rôle précédemment tenu par feu William Hurt) devient président des USA, ce dernier mandate Sam pour récupérer un fragment d’adamantium volé par un groupuscule mercenaire (les Serpents). Au même moment, Isaiah Bradley (le Captain oublié de la guerre de Corée introduit précédemment dans Disney+) tente d’assassiner le président ! Un complot de plus grande envergure se profile : une mission parfaite pour Captain America et son compère Joaquin Torres/Falcon !
Brave New World : idées mal digérées
Rien qu’en lisant le synopsis de Captain America – Brave New World, le film affiche sa principale problématique (le listing des 5-6 scénaristes devant mettre la puce à l’oreille) : un fourre-tout narratif qui devient de plus en plus abscons au fur et à mesure que l’intrigue progresse (surtout si vous n’êtes pas familiers avec les 16 années de MCU au compteur). Pourtant, son point de départ lorgnant allègrement sur les velléités créatives de The Winter Soldier donne un sentiment rafraîchissant, comme si Captain America – Brave New World revenait à ses inspirations de thriller conspirationniste (le score de Laura Karpman étant ouvertement emprunté à 3 Jours du Condor).

Malheureusement, le scénario passe énormément de temps à ouvrir des portes, pour les refermer aussitôt. Introduction d’une ex-Black Widow (utilisée pour 2 scènes d’action sans que le personnage ne serve à quelque chose), poursuite d’enjeux narratifs introduits dans L’Incroyable Hulk (dont l’utilisation du Leader), présentation promotionnelle du Red Hulk (utilisé pour le simple climax)…. et même un autre antagoniste joué par le toujours excellent Giancarlo Esposito venu chercher son chèque !
Un pot-pourri global d’arcs narratifs fait de brics et de brocs issus d’anciens films, mis qui en oublie le principal : raconter une histoire et exploiter ses personnages ! En effet, Captain America – Brave New World a beau user à bon escient d’une dichotomie entre le rôle tenu par Sam Wilson et sa fonction en tant que symbole d’un pays ayant beaucoup de cadavres dans le placard, tout cela sera relégué au rang d’évocation superficielle.
Du Marvel qui tire à la ligne
Un contexte géopolitique déjà traité de meilleure manière auparavant, un parcours du héros peu à peu abandonné, des scènes d’action relativement efficaces dans leur chorégraphie mais filmées sans dynamisme, des antagonistes unidimensionnels…. Brave New World bazarde ses billes au fur et à mesure au profit de la consensualité.

Pas de vraie fausse note, pas de récit embrassant la foirade, pas de facture visuelle repoussante (mis à part quelques plans à CGI plus télévisuels)…. tout a le goût de l’eau plate sans fraîcheur ou saveur particulière. Un abus de reshoots sans doute ou de recherche de ce que devait être le projet (pas étonnant que Julius Onah soit à la barre en somme), mais l’aveu d’échec tiendra finalement dans son ultime mouvement
Alors que la problématique principale de Ross (à savoir calmer sa colère intérieure) nécessitait d’utiliser Liv Tyler (venue elle aussi pour un pauvre caméo), Captain America Brave New World oublie ses personnages au profit de la scène d’action facile, sans quidam aux alentours ou regard extérieur. Un circuit fermé en somme, malgré que le nouveau Falcon parle de Sam comme symbole d’héroïsme, et qui résume à lui seul le positionnellement contemporain du comic book movie. Pas mauvais, mais sans âme !
Captain America – Brave New World est sorti au cinéma le 12 février 2025
avis
Captain America - Brave New World a beau reprendre de bonnes idées issues d'anciens films du MCU, le résultat embrasse constamment le manque de saveur en terme de fabrication ou de narration. Tout semble à l'image de ses personnages héroïques finalement lisses, au service d'un récit ne sachant jamais exploiter ses divers rouages. Un opus totalement oubliable en somme, même s'il évite le ratage complet !