Pour continuer notre début d’année sous la médiocrité de CW (après Walker), parce qu’on aime se faire du mal, on a regardé le début de la deuxième saison de Batwoman, finalement moins pire que prévu.
Kate Kane disparait dans un accident d’avion et une petite inconnue tombe sur le costume de Batwoman dans les débris du crash. Sans véritablement promettre la lune, ce « presque pilote » essaye de faire du neuf avec du vieux et propose une nouvelle saison de Batwoman dépoussiérée de ces scories, mais encore bien gauche. On reste encore loin de la révolution attendue, si on en attendait encore quelque chose…
Parce qu’on était curieux de voir comment The CW gèrerait le départ en grandes pompes de Ruby Rose, on s’inflige donc un retour pénible dans une pseudo Gotham City, mal éclairée. Sentant venir le bashing, vu l’acting de courgette de l’actrice de Orange Is The New Black ou de John Wick 2 on la comprend, la belle préfère prendre la tangente, laissant la série orpheline de son héroïne. Mais il en faut plus pour décourager la créatrice et scénariste Caroline Dries et Greg Berlanti, et apparemment, votre serviteur.
Back to black !
Rien à voir avec la chanson d’AC-DC, dont CW n’a clairement pas les moyens de se payer les droits, pourtant la chaîne ne fait ni une ni deux et trouve une remplaçante à Ruby Rose en la personne de Javicia Leslie. Connue pour ses rôles comiques comme dans God friended me, elle jouera pourtant Ryan Wilder, SDF, bornée et bagarreuse. Un personnage créé spécialement pour l’occasion et introduit dans les comics de DC à peine quelques mois avant la diffusion de cette nouvelle saison pour justifier de cette nouvelle itération de Batwoman. Soit un cri du cœur, aussi vrai sur papier qu’à la télévision, pour l’adoption de sa nouvelle héroïne. Un bricolage de dernière minute en somme.
Néanmoins, force est de constater que ce remplacement fonctionne plutôt bien, aussi artificiel soit-il. Moins boudeuse que Rose, Leslie offre un personnage plus en adéquation avec l’esprit un peu désinvolte de la chaîne. Sans trop se prendre en sérieux tout en donnant des tatanes gentiment trop chorégraphiées, l’alchimie avec les Gothamites est presque plus réussie. De quoi galvaniser l’ensemble du show puisque les seconds couteaux deviennent les seuls maîtres à bord en dirigeant la nouvelle en un changement de focalisation bienvenu. De même, l’antagoniste, toujours risible dans sa prévisibilité, est ici enfin à sa place lorsqu’elle arrête de retenir ses coups en dirigeant son animosité contre cette remplaçante. Pas bête la guêpe.
Mais on ne va pas se le cacher, ces heureuses erreurs de parcours sont évidemment amoindries par l’inévitable amateurisme de la série. Entre les dutch angles foutus à toutes les sauces pour rendre n’importe quelle image un tantinet plus spectaculaire (spoiler alert, ça ne marche pas), les fonds vers cradingues et les décors en carton-pâte d’un autre temps, on navigue en pleine hérésie. Surtout que l’on nous « offre » un Batman discount, Warren Christie fait quand même un Dark Knight plus légitime que le Kryptonien de Tyler Hoechlin, toujours aussi symptomatique des errances de CW. La batmobile est une horreur, le tueur en série Zsasz est de nouveau casté et le name dropping de Jack Napier laisse augurer du pire si le Joker se joint aux risibles apparitions de Hush ou de Bruce Wayne. Bref, c’est que du bonheur.
Le changement de protagoniste est réussi, on pouvait difficilement faire pire, mais nous voilà rassuré pour la suite de Batwoman qu’on vous laissera donc continuer sans nous.