Finir un Festival de Cannes sans un scandale majeur, c’est comme manger une fondue sans fromage. Heureusement, l’ami Thierry Frémaux avait tout prévu en gardant Mektoub, My Love : Intermezzo, le huis clos radical de 3h30 réalisé par Kechiche. Alors j’admets qu’il n’y a pas été de main morte en filmant un cunnilingus de 13 min… Qui plus est, une journaliste s’est amusée à compter le nombre de plans avec des fesses en gros plan, elle en a dénombré 178. Rien que ça !
Par contre, contrairement à la majorité des spectateurs, j’admire le culot d’un tel film. Le cinéaste ose montrer sa vision très personnelle du corps féminin en allant totalement à contre courant du politiquement correct. Mais vu les réactions, il semblerait que Buñuel avait plus de liberté dans les années 30 en tuant des enfants à l’écran et en dégommant le clergé, que nous maintenant en parlant de sexe. Je ne défends pas pour autant le point de vue de Kechiche (je n’aimerais pas être sa femme), mais je protège son droit de s’exprimer artistiquement. Faire taire par la haine ceux qui ne pensent pas comme nous est une impasse intellectuelle.
Sinon, je vais revenir à un sujet plus léger et plein de testostérone : Sylvester Stallone nous a fait l’honneur de sa présence pour une Masterclass. Je m’attendais à un gars un peu rustre, à des explosions et à des punchlines. Je n’ai eu que la dernière partie de ma phrase. J’étais loin d’imaginer que je tomberais sur quelqu’un d’ultra relax et qui a une vision parfaitement pertinente de sa carrière. Parmi les anecdotes croustillantes qu’il nous a contées, on trouve celle de son passage par l’hôpital pendant le tournage de Rocky 4, car le monsieur avait eu la bonne idée de demander à un géant pas rigolo du nom de Dolph Lundgren de ne pas simuler ses coups… « L’idée la plus stupide du monde » a-t-il déclaré devant une audience hilare. En tout cas, adieu mes préjugés sur le bonhomme.
Autant dire que pour une dernière journée de compétition, j’ai eu le droit à de beaux adieux de la part du Festival.