Cutterhead, l’Octopus d’Or mérité
Un petit mot sur Cutterhead de Rasmus Kloster Bro, le vainqueur de la compétition officielle de cette 11e édition, qu’on espère voir trouver un distributeur et sortir de son statut de « film de festival ».
Le synopsis de ce film catastrophe parfaitement maîtrisé a des allure de début de blague : c’est une journaliste, un mécanicien croate et un employé migrant qui sont coincés dans une tête de forage…Vont-ils réussir à survivre sans s’entretuer ?
Un peu comme Polisse de Maiwenn, Cutterhead a une approche documentaire de son sujet à travers son personnage principale, une journaliste idéaliste catapultée dans un milieu dur, froid, technique et inhospitalier pour des bureaucrates. Une sorte d’Anne-Sophie Lapix au pays de Germinal. Le réalisateur Rasmus Kloster Bro explore la fragilité et la complexité des rapports humains. La narration progressive témoigne d’une excellente maîtrise de l’écriture. La construction des personnages est juste parfaite. Ils sont tous ambivalents et désespérément humains, la noblesse côtoie la médiocrité crasse. Quant à la réalisation, le spectateur subit pleinement l’atmosphère oppressante de cette tête de forage avec ces grosses machines menaçantes qui nous fait penser aux couloirs du vaisseau Nostromo dans Alien.


