Comme chaque année, l’Info Tout Court débarque au Festival de Cannes, personnifiée par deux cinéphiles avides de nouveautés cinématographiques : Charley et Nicolas. Pour contenter leur appétit, Thierry Frémaux et l’équipe en charge de la programmation ont sélectionné le meilleur du cinéma mondial…
Du moins on l’espère. En tout cas, on sera là pour en juger et vous rapporter nos trouvailles, coups de cœur et déceptions… Bref, voici les attentes de chacun pour ce Festival de Cannes 2024 !
Nicolas, l’espoir du retour du parrain
J’attends toujours avec impatience la sélection cannoise, mais cette année je faisais une fixation très forte sur la présence du nouveau et peut-être dernier film d’un de mes cinéastes fétiches, Megalopolis de Francis Ford Coppola. Le réalisateur du Parrain revient sur la Croisette avec une œuvre d’anticipation budgétée à 120 millions de dollars et je ne pouvais qu’être extatique ! Néanmoins, je ménage mes attentes, car je doute quelque peu de la capacité du cinéaste à nous livrer un nouveau Apocalypse Now… Mais qui sait ?
Autre cinéaste dont je suis admiratif, Yórgos Lánthimos (La Favorite) débarque avec Kinds of Kindness, à peine une année après l’un de ses meilleurs films : Pauvres Créatures. Les premiers échos font état d’un film d’une grande violence psychologique… Ce qui ne fait que décupler mon envie de le voir.
Je n’oublie pas bien entendu la présence de Jacques Audiard (Les Olympiades) en compétition officielle avec l’étonnante comédie musicale sur fond de cartels mexicains, Émilia Pérez. Sujet ultra casse-gueule par excellence, mais entre les mains de l’un des plus grands cinéastes français, tout peut arriver !
De l’autre côté du Pacifique, le cinéaste chevronné chinois, Jia Zhangke, revient en compétition 6 ans après Les Éternels (2018) avec Caught by the Tides. Fort de sa filmographie riche et passionnante, je suis curieux de découvrir ce qu’il peut encore nous révéler sur la société chinoise et ses habitants.
Enfin, avant de laisser la plume à Charley, en 2021 j’ai eu un coup de cœur pour Red Rocket (2021) de Sean Baker, ce récit d’un ex-acteur porno complètement à la ramasse qui revient dans son village paumé du Texas. Suite à cette belle découverte, j’ai donc bien évidemment envie de continuer à suivre la carrière de ce jeune cinéaste talentueux avec Anora, sélectionné en compétition officielle, et qui aborde le sujet complexe de la vie d’une travailleuse du sexe à Brooklyn.
Charley, ou l’envie que ça rentre dans le lard
Il y a évidemment de belles attentes sur cette cuvée filmique 2024 (et l’espoir que Coppola revienne avec un bon film, malgré qu’il en ai été incapable depuis 30 ans !). Mais si je devais en piocher une c’est bien le biopic de Limonov par Kirill Serebrennikov (Leto, La Fièvre de Petrov, La Femme de Tchaïkovski) qui m’émoustille et me questionne le plus. Comment résumer en 2H20 (un des films les plus longs de la Compétition) la vie du fameux poète/politique/dissident russe, dont le parcours symbolise à lui seul tous les bouleversements de la deuxième moitié du siècle dernier ? Seul un vrai artiste formel comme Serebrennikov semble avoir les épaules adéquates !
Le Festival de Cannes 2024 est aussi l’occasion de retrouver Coralie Fargeat avec The Substance, annoncé comme un mix entre Perfect Blue, Black Swan et Showgirls teinté de body horror sanglant. De quoi allécher nos babines avides de déviance, d’autant que Fargeat s’y connaît pas mal niveau hémoglobine (Revenge).
Cocorico sur la Croisette
Cela faisait depuis 2008 (Valse avec Bachir) qu’on avait pas vu un film d’animation en Compétition à Cannes. Mais Michel Hazanavicius (OSS 117, Coupez!) revient avec La Plus précieuse des marchandises, un récit d’1h20 abordant la Shoah à travers le destin d’un enfant polonais recueilli par des paysans après avoir échappé d’un train en direction des camps. Un sujet à ne pas prendre à la légère, mais comme on le signalait l’an dernier on aime les films de Shoah-sploitation, et si le contexte historique émotionnellement chargé peut permettre d’élever la faible considération qu’a le cinéma d’animation encore aujourd’hui..ce sera une victoire !
Autre film français : L’Amour Ouf de Gilles Lellouche, qui après le succès de Le Grand Bain, s’attelle à un projet vieux de 15 ans. Une fresque romantico-tragique de 2h45 à travers les 80’s-90’s, portée par François Civil et Adèle Exarchopoulos. De la violence, de l’amour, du rap, du rock, des influences allant de Cimino à Scorsese..ce sera soit superbe soit un gros tollé, mais on veut voir ça !
Bonus : nous verrons dans 3 jours le très attendu Furiosa (sortie le 22 mai au cinéma), et inutile de dire que ce prequel de Mad Max Fury Road s’annonce encore une fois aussi ébouriffant que virtuose. Du George Miller en somme, qui on l’espère nous surprendra en plus de nous prendre aux tripes.