Les petits gars derrière les Lascars et les Kassos proposent aujourd’hui de découvrir Vermin sur Netflix, une claque aussi jouissive que vulgaire. Bref, on adore.
Mantos, une jeune mante religieuse, rejoint la police et doit faire équipe avec Chemou, une partenaire plutôt reloue. Après Lastman et les Kassos, Balak et des petits gars bien de chez nous ont fondé Bobbypills, un studio d’animation français qui nous offre Vermin et Crisis Jung, toutes deux disponibles depuis quelques jours sur Netflix. Mais on va s’intéresser au premier parce que le second ressemble surtout à une resucée de Lastman, les complexes et fantasmes sexuels en plus, la narration de Balak en moins.
Vermin c’est donc une plongée dans la police des insectes, qui vivent au milieu des ordures. Une balade inattendue, jonchée d’obstacles, d’injures, de rails de coke, de fornication sauvage, soit un buddy movie tout ce qu’il y a de plus classique mais parfaitement réussi. C’est dépaysant et le format atypique de 10 épisodes de 7 minutes permet d’apprécier cet ovni télévisuel sans craindre le surdosage indigeste. Voilà pile la bonne dose pour apprécier cet écart rafraichissant mais bien sale comme il faut.
Vermine enchanteresse
Diffusée depuis avril 2018 sur Blackpills, l’arrivée de Vermin sur Netflix sonne comme un regain de fraîcheur irrévérencieuse sur la plateforme américaine. Si la narration et les enquêtes policières reposent sur le très classique format bouclé, où chaque épisode voit la résolution d’un conflit ou d’une affaire, les nombreuses références et hommages à la pop culture font du show une petite pépite bien trashos. Entre l’épisode baptisé Spider-Spider, avec un Spider-Man tisse des toiles depuis son anus, ou Nakatomite Plaza, en hommage à Piège de Cristal, on navigue en pleine hilarité déplacée.
Pourtant, la série jouit également d’une intrigue planifiée avec soin. Le paroxysme du buddy movie où les protagonistes, initialement, ne peuvent pas s’encadrer avant que l’empathie et l’amitié ne l’emporte sur les préjugés et les crasses. Une belle finalité, un liant adéquat, un peu usé mais qui fonctionne toujours pour développer la psyché de vermines hautes en couleurs, dont l’aspect pop over saturé n’a d’égal que son traitement pour adulte.
Car si l’univers se rapproche de celui des Lascars ou de l’esthétisme des Kassos, c’est principalement pour sa violence verbale et visuelle que Vermin s’impose. A ne surtout pas montrer aux plus jeunes, le show de Balak propose des gangbangs de larves, des éclatages de cervelles de cloportes ou des scarabées dealers de cocaïne. Alors quand la rapeuse Casey, Monsieur Pouple et Gaël Mectoob donnent de la voix à ces insectes iconoclastes, on est aux anges.
Surtout que cette hyperactivité scénaristique est galvanisée par l’animation, également grossière et très minimaliste qui ne recule devant rien pour montrer de façon ostentatoire tout un florilège d’indécences perverses et particulièrement violentes. Si on déplore un rythme très haché, presque laconique, il contrebalance finalement l’effervescence narrative et propose un ensemble cohérent, particulièrement jouissif.
Petite sucrerie acidulée à ne pas laisser à la portée des petits cafards, Vermin est un must see pour les fans d’animés vigoureusement trashs. La preuve que l’animation se porte très bien dans l’hexagone.