Pour faire pérenniser ses zombies, AMC lance The Walking Dead World Beyond, le spin-off de la série mère, avec un pilote à l’encéphalogramme plat.
Après l’apocalypse, le monde est reconstruit par une communauté républicaine. Deux adolescentes décident de traverser plusieurs états pour retrouver leur père. Diffusé sur AMC juste après la reprise de la saison 10 de The Walking Dead outre-Atlantique, World Beyond arrive sur Amazon Prime Video chez nous. Ça ne sauvera pas ce spin-off, aussi plat qu’un dialogue de walkers.
Créée par le sacro-saint showrunner de The Walking Dead, pas forcément très pertinent, Scott Gimple, World Beyond tente de marcher sur les traces de la série originale, sans réelle conviction. L’ellipse aidant, on nous présente la première génération d’enfants nés dans ce monde post-apocalyptique, habitués de la survie mais élevés derrière des murs. De quoi nous proposer une série young-adult pour redynamiser le genre puisque The 100 est terminé, mais c’est bien là le problème.
Nowhere and beyond
On avait eu droit à la peur panique face à l’arrivée de l’apocalypse zombie dans FTWD, à la survie et à l’évolution de la psyché humaine dans TWD, maintenant on nous propose une crise d’adolescence dans World Beyond. Cette description peut paraître excessive mais le show de Gimple et Matthew Negrete prend le pari de séduire la nouvelle génération, celle trop jeune pour avoir connu les premières tripes étalées par Rick et ses copains. Alors quoi de mieux que de proposer l’émancipation de quatre adolescents pour changer de focalisation ?
Du coup, le show aurait tendance à parjurer même le genre dont il s’inspire, du ton jusqu’à son propos. Sans compter un petit jump-scare pour faire semblant, rien ne permet à World Beyond de revendiquer son affiliation à TWD. Les maquillages des trois pauvres zombies sont peu crédibles quand ils ne sont pas tout simplement arborés de peinture bleue ou de motion design pour alléger l’ensemble qui n’est pourtant pas bien conséquent. Quand ses aînées mettaient instantanément ses spectateurs face à un rythme dense, une certaine urgence narrative dès le premier épisode, ce spin-off fait le choix audacieux (et raté) de dénuer son season premiere de toute tension.
Ce qui compte, ce n’est pas de survivre, mais de gambader gentiment à la recherche d’un MacGuffin paternel inintéressant, soit une quête pareille à une classe découverte, initiée sans préparatifs et qu’on devine sans réelle conséquence. La joyeuse bande d’ados en quête de révolte, d’appartenance, d’amour ou d’acceptation de soi s’enfonce vers l’inconnu, dans un monde verdoyant bien loin du steampunk des Sauveurs, et ce n’est pas l’organisation complotiste et sa politique expansionniste qui nous surprendra non plus. La relève s’annonce décidément mal barrée, heureusement qu’il n’y aura que deux saisons…
Armée d’une photographie aussi joviale et inexpressive que son jeune casting propret, World Beyond ne risque pas de réinventer le genre, elle pourrait même en être la mort anticipée. A confirmer…