On l’attendait avec beaucoup d’impatience, depuis 2 ans pour être exact, voilà que la série The Old Man nous a proposé une première saison très sympathique, malgré une fin un peu décevante.
Un vieil agent de la CIA à la retraite est traqué par d’anciens collègues, l’obligeant à replonger dans un monde de violence. Avec le rachat de la Fox par Disney, le programme de Hulu et de FX tombait du même coup sous le giron de Mickey qui vient donc de diffuser The Old Man (et sera disponible sur Disney+ chez nous en septembre), un thriller pas pour les enfants, pertinent et, à bien des égards, original, sauf la fin, un peu trop bâclée.
Adaptée du roman éponyme de Thomas Perry par Jonathan E. Steinberg (See, Black Sails ou la prochaine Percy Jackson) et Robert Levine, The Old Man voit donc Jeff Bridges (The Big Lebowski, Tron, True Grit) opposé à John Lithgow pour un face à face essoufflé mais diablement fascinant pour des agents en fin de carrière. Une proposition inédite donc dans le paysage télévisuel, qui souffre par endroit de son propre high concept, mais dont la teneur globale reste très attachante pour un thriller retors et plaisant.
L’EHPAD dans la peau
A l’instar de Jason Bourne, The Old Man nous plonge dans une intrigue où un agent surentrainé, mais septuagénaire, essaie d’échapper à la bureaucratie de la CIA en ne comptant que sur ses compétences expéditives. Ainsi, le fun de la série repose sur le fait de voir des agents retraités, Jeff Bridges et John Lithgow ont respectivement 72 et 76 ans, tabasser des petits jeunes comme si de rien n’était, ou presque. On touche donc à un plaisir régressif particulièrement attendrissant de voir Jeff Bridges souffler comme un bœuf (il se battait alors contre son cancer) en enchaînant les clés de bras façon Liam Neeson. Mais c’est jouissif et inattendu que de voir notre papy faire de la baston sa marque de fabrique au milieu d’une intrigue politique, convenue mais bien fichue.
Alors, si Bridges essaye encore de se la jouer jeune homme, à l’opposé, on trouve le personnage de John Lithgow plus réaliste, engoncé dans son costume de bureaucrate et son autorité indiscutable au sein de la CIA. De quoi contraster entre les deux têtes d’affiche pour imager la dualité entre l’homme de terrain et le décisionnaire et donc attester de leur différence depuis toujours, notamment durant le conflit en Afghanistan de 1979 contre la présence soviétique. Un tableau idéal pour placer là l’origin-story de nos personnages, en pleine guerre froide. Surtout qu’ici prend forme une romance, qui aura des répercussions sur le reste de l’intrigue où flashbacks et flashforwards viendront petit à petit consolider une intrigue haletante.
De même, la réalisation de Jon Watts (oui, le tâcheron des Spider-Man de Marvel) sur les deux premiers épisodes permet de donner le LA, où plans séquences et scènes d’actions académiques, plein cadre et d’une violence clinique, permettent de donner un style réaliste et propre, à l’opposé de la shaky cam des Jason Bourne. Ici, à l’image de nos vieux protagonistes, on prend son temps pour ne rater aucune miette de suspens et si certaines actions, comme le kidnapping de l’excellente Amy Brenneman nous laisse un peu dubitatifs, force est de constater que l’ensemble fonctionne très bien. Dommage alors que la fin de saison semble forcée, précipitée pour garder un peu de tension dans une saison prochaine…
Savoureuse dans son idée de mettre au premier plan des agents souffrants de problèmes d’arthrite, The Old Man est néanmoins pertinente tant dans ses scènes d’action que dans son propos de thriller usuel mais bien écrit, malgré quelques rebondissements prévisibles. Un bon cru pour les fans du genre.
The Old Man sera disponible sur sur Disney+ dès le 28 septembre.
Avis
Grâce à un casting détonnant et un propos délicieusement régressif, The Old Man excelle dans son originalité de replonger des agents retraités dans un thriller pourtant convenu.