Après une saison 1 sympathique mais décousue, on attendait de voir où The Mandalorian nous conduirait, lequel s’offre un season premiere très pertinent.
Désormais en charge de ramener Baby Yoda (l’enfant) chez les siens, The Mandalorian remonte la trace de ses confrères. Moins d’un an après la diffusion de la première saison (quelques mois seulement chez nous), Disney+ nous gratifie d’une deuxième aventure qui commence sur les chapeaux de speeder, empreinte de références et d’une ambiance particulièrement réussie. Yee haw !
Toujours écrite, produite et showrunnée par Jon Favreau via sa société Golem Creations, la série de Disney+ et Lucasfilm démarre en trombe en tentant quelques changements agréables, sans oublier de se reposer sur des bases narratives prévisibles et déjà vues. The Mandalorian débute donc ses nouvelles responsabilités envers son petit et vert protégé en flinguant joyeusement des gibiers de potence avant que l’intrigue de ce seul season premiere n’esquisse les enjeux de ce format bouclé. On ne change pas une équipe qui gagne.
Once upon a time… in Tatooine
Si elle s’adresse à tout le monde, novices ou fans incontournables de l’univers Star Wars, The Mandalorian montre bien que ces nouveaux épisodes serviront surtout de madeleine de Proust aux plus inconditionnels connaisseurs. A travers le MacGuffin scénaristique de la quête identitaire de Baby Yoda, la série semble plutôt être le terrain de jeu de Jon Favreau, également réalisateur de ce magnifique season premiere, qui renoue avec ses premiers amours, notamment la trilogie originale. Ça tombe bien, nous aussi.
On retourne donc sur Tatooine, à la recherche d’un Mandalorien disparu il y a peu de temps depuis la chute de l’Empire. Tiens tiens. L’occasion de nous affubler d’un nouveau et génial personnage secondaire, Cobb Vanth aka le Marshal, incarné par nul autre que le fameux Timothy Olyphant, décidément à l’aise quand il s’agit de faire parler la poudre et régner la justice. Adapté des comics, le Marshal rejoint donc le canon de la franchise et on espère que son passage ne sera pas uniquement passager tant le flegme de Olyphant s’intègre parfaitement à ce western galactique.
Car si l’on alterne entre références appuyées, easter-eggs ou clins d’oeils discrets à base de podracer, grotte de Sarlacc ou combat de Gamorréens, l’intérêt réside dans ces villages désertiques et poussiéreux. La musique de Ludwig Göransson porte les stigmates des westerns spaghettis pour offrir aux deux flingueurs leurs lettres de noblesse. Saloon climatique, quête vengeresse, cavalcades effrénées, personnages laconiques, rues désertées, menace terrible, tout rappelle les films de Leone avec un soupçon de science-fiction spatiale à la Dune alors que différents peuples doivent s’entraider pour vaincre un ennemi démesuré dans un déluge de bastos sous le soleil couchant.
Surtout que Jon Favreau livre ici une perle visuelle où paysages immaculés ajoutent à cette ambiance racée la véritable plus-value de l’univers Star Wars. Des effets spéciaux incroyables servent une mise en scène soignée qui jamais ne tente d’offrir autre chose qu’un divertissement pleinement assumé. The Mandalorian ne s’aventure pas vers une mythologie qu’il ne maîtrise pas et préfère s’en tenir aux évidences, sans réelles surprises narratives, mais ça marche. Une réussite d’autant plus probante alors que ce premier épisode dépasse largement les 50 minutes sans aucune fausse note ni manque de rythme.
De quoi augurer du meilleur pour la suite de la saison 2 de The Mandalorian si l’intrigue ne reste pas ensablée en nous réservant les plus beaux moments du show pour son ouverture et sa conclusion.