8 ans plus tard, Po revient dans Kung Fu Panda 4 : une suite qui conserve le charme des précédentes aventures du guerrier Panda, mais qui se heurte à un scénario manquant de mordant ou d’originalité !
Kung Fu Panda 4 ce sera fait longuement attendre. En effet, la franchise est rapidement devenue une licence phare de Dreamworks dès son premier opus en 2008,au même titre que Dragons ou Shrek. Tandis que ces deux dernières sont un tantinet en repos (malgré l’annonce d’un reboot-live pour le premier, et d’un 5e opus en chantier pour le second), Po est de retour une quatrième fois et ce presque une décennie après un 3e épisode certes un peu moins bon, mais toujours de qualité.
Kung Fu Panda 4 nous ramène ainsi dans la Vallée de la Paix, alors que Po est toujours le fameux Guerrier Dragon. Une ère de tranquillité, alors que les Cinq Cyclones vaquent à leurs propres occupations aux quatre coins de la Chine. Pourtant, le calme ambiant va rapidement être bouleversé par la venue de la Caméléone, une chef de gang aux capacités métamorphes capables de prendre la forme des anciens adversaires de Po.

Au même moment, ce dernier apprend par Maître Shifu qu’il va devoir choisir un nouveau Guerrier Dragon, et accéder au rang de guide spirituel. Peu enclin à l’idée de se mettre à la retraite, Po va embarquer avec lui Zen, une voleuse sans scrupules ayant des liens avec la pègre, dans le but de traquer la Caméléone et sauver une nouvelle fois sa contrée.
Gros Panda illustré
Kung Fu Panda 4 conserve tous les ingrédients caractéristiques de la saga (pas de surprise à ce niveau : c’est la même équipe de scénaristes malgré le réalisateur de Shrek 4 et la Grande Aventure LEGO 2 à la barre). Et comme chaque suite qui se respecte, il n’est pas question de garder les personnages au même stade que précédemment, tandis que les notions de temps qui passe, d’accès vers des responsabilités grandissantes et de passage vers l’âge adulte sont au cœur de cette 4e aventure.
C’est particulièrement probant dans la relation qui unit Po à Zen (la vraie réussite du film) émulant une dynamique de buddy movie. D’abord adversaires puis compagnons de fortune, chacun va apprendre l’un de l’autre au sein de ce périple qui a aussi le mérite de nous faire voyager en dehors de la Vallée de la Paix, au sein de la ville de Juniper City. L’occasion d’amener un peu un décorum urbain rafraîchissant, épousant un peu plus la caractérisation d’une méchante faisant office de véritable matriarche de la mafia locale.

De quoi nous amener à l’aspect déceptif de ce Kung Fu Panda 4 : son écriture ! Rien de honteux ou d’incohérent, mais cette suite s’impose rapidement comme la moins mordante en terme d’humour (malgré quelques saillies bien senties inhérentes au personnage, ou bien un passage bien ludique dans une taverne juchée sur une falaise). La faute à un script et a une feuille de route qui prendra peu à peu de l’ampleur face au récit, jusqu’à un dernier tiers programmatique et complètement attendu dans sa conclusion.
De bons ingrédients non-exploités
La grande résultante de cette aventure sur rails tiendra finalement dans le traitement de son bad guy : la Caméléone amène une dangerosité relativement immédiate de par ses capacités (capables de prendre l’apparence de n’importe quel animal) qui contrastent avec sa petite taille… et pourtant jamais ce talent n’est réellement exploité.
De plus, le scénario effleure du doigt un parallèle touchant entre elle et Po, via leurs origines modestes et leur nature qui ne les prédestinaient pas au Kung Fu. Un reflet maléfique et inversé en quelque sorte, mais qui ne dépassera pas l’évocation primaire, jusque dans un plan machiavélique manquant réellement de gravitas, et avant tout élaboré pour ramener succinctement les anciens vilains (bien plus réussis) de la saga dans des caméos gratuits.

Bref, Kung Fu Panda 4 ne transcende pas ces diverses composantes, contraint là encore de faire quelques appels du pied au fan-service (le générique avec les Cinq Cyclones rajouté gratuitement ; les scénettes avec les 2 parents de Po qui n’ont pas de raison valable d’être présents…) sans réelle incarnation. Autre exemple parlant : le film nous amène à découvrir le milieu underground et souterrain de Juniper City, sans jamais s’en servir autrement que pour une scène précédent le climax.
Une animation toujours réussie
Heureusement, Mike Mitchell arrive à faire sortir un ou deux éléments du lot à chaque fois, comme ces lapins mignons (mais sanguinaires) semblant tout droit sortis d’un sketch des Monty Pythons. Une petite consolation, mais pas des moindres, sachant que là encore Kung Fu Panda 4 bénéficie d’une animation bien soignée (rien de particulièrement novateur comme pour Le Chat Potté 2 ou les Bad Guys si l’on reste dans le même studio), qui offre d’ailleurs des combats chorégraphiés à la scénographie maîtrisée.
Mais au final, ce Kung Fu Panda 4 fait plus office de suite un peu gratuite (et fatalement assez oubliable), tout en étant l’opus le moins réussi de la saga. Tout comme l’OST de Hans Zimmer et Steve Mazzaro, on se retrouve avec un retour dénué de flamboyance ou d’idées parfaitement exploitées? Reste une aventure rythmée avec ses saillies, et un bon duo principal. Mais pour un baroud d’honneur en belle et due forme, il faudra espérer mieux du retour de Po dans l’inévitable 5e opus.
Kung Fu Panda 4 est sorti au cinéma le 27 Mars 2024
avis
Kung Fu Panda 4 n'est pas une mauvaise suite, mais malgré une plaisante dynamique de buddy movie et une thématique de transmission bienvenue, ce retour de Po se révèle moins mordant dans son tempo comique. Un 4e opus qui survole ses thématiques sans proposer un récit pleinement incarné. Rien de profondément raté, mais définitivement la séquelle de trop.