Toujours un peu soufflé après avoir dévoré la mini-série I know this much is true, il faut se rendre à l’évidence, on sait que c’est un bijou.
Dominick veille sur son frère jumeau Thomas, schizophrène, et tente de trouver des réponses sur son identité, sur la vie. Diffusée chez nous sur OCS, I know this much is true est une nouvelle pépite de HBO (Euphoria, Watchmen, Chernobyl) qui nous aura régalé d’une vision poétique et intimiste comme jamais, loin des thrillers et du surnaturel pour se focaliser sur un drame terriblement humain, terriblement réussi.
Derek Cianfrance, réalisateur de Une vie entre deux océans ou de The Place Beyond the Pines, met en scène et scénarise lui-même cette adaptation littérale et parfaite du roman éponyme de Wally Lamb en six épisodes d’une heure. Une plongée dans la psychée d’une fratrie dans les 90’s, douloureuse et sourde, granuleuse et introspective pour un résultat émotionnel incomparable.
This much is brilliant
Si la série de HBO déborde de perfection, le visionnage est laborieux. I know this muh is true n’est pas pénible, mais nous pousse dans nos retranchements alors qu’impuissant on assiste à des horreurs suffocantes. Que ce soit via l’internement de haute sécurité dans un hôpital psychiatrique pour un tendre paranoïaque ou les (trop) nombreuses épreuves traversées par un empathique épuisé, on souffre à chaque instant, chaque minute de ces 6 épisodes. De quoi faire réfléchir sur la force de volonté et l’amour de son prochain quand tous les malheurs s’abattent sur une seule même personne, une seule et même famille.
Pourtant, si comme le magnifique protagoniste on parvient à tenir bon, la série nous offre un émerveillement unique en son genre. Intimiste et attendrissante, I know this much is true propose un regard particulièrement attentionné sur la rédemption et le pardon. Loin d’être larmoyantes ou intrusives, la narration et la réalisation gardent une distance raisonnable, respectueuse de ses protagonistes éprouvés. Jamais indiscrète mais contemplative, compatissante, la mise en scène suit cette poignante recherche de soi-même avec une image au grain palpable, aussi visuelle qu’émotive où plans séquences et compositing s’allient parfaitement pour laisser à un casting exceptionnel toute latitude nécessaire pour briller.
Mark Ruffalo démontre de son immense talent et porte littéralement la série sur ses épaules en campant le protagoniste usé mais optimiste à l’émotion vivifiante. Une performance diamétralement opposée de celle qu’il nous offre quand il joue le frère schizophrène, le regard fuyant et des kilos en trop, après avoir attendu 6 semaines pour retourner devant la caméra de Cianfrance. Mais les prouesses de Ruffalo ne seraient rien sans le soutien indéfectible du casting féminin où Kathryn Hahn démontre encore une fois de sa maestria quand Rosie O’Donnell et Arhie Panjabi composent des personnages d’une tendresse inégalée.
A l’aide d’une émotion au diapason, tant dans l’écriture, la mise en scène et le jeu de ses acteurs incroyables, I know this much is true résonne comme un incontournable drame intimiste à voir absolument. On n’est pas toujours sûr de nous, mais ça, au moins, on le sait.