17 ans après Bad Boys II, Will Smith et Martin Lawrence reviennent dans une 3e aventure longtemps attendue. Bad Boys for Life, toujours produit via Sony et Jerry Bruckheimer, se révèle être une vraie réussite, fun et décomplexée !
Il en aura fallu du temps pour que Bad Boys for Life arrive sur nos écrans. Un temps entre les mains de Joe Carnahan (Narc, Le Territoire des Loups), qui reste cité au scénario, ce 3e opus avait tout d’une arlésienne. Heureusement, Jerry Bruckheimer a eu le flair de confier cette réunion attendue à 2 jeunes réalisateurs belges talentueux. Adil El Arbi et Bilal Fallah avaient été remarqués pour leurs films Black et Patser, les propulsant sur le devant de la scène Hollywoodienne. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils s’en sortent très bien pour une première grosse production.
On retrouve donc nos 2 inspecteurs de police Mike Lowrey et Marcus Burnett 17 ans après. Là où le dernier souhaite prendre sa retraite pour voir son petit-fils grandir, l’autre ne veut pas raccrocher. Une première source de distension qui va évidemment évoluer au même moment où une mystérieuse et violente menace du passé va émerger dans leurs vies.
Ce qui marque d’entrée de jeu dans Bad Boys for Life est que l’alchimie entre Will Smith et Martin Lawrence n’a pas pris une seule ride. On se prend au jeu immédiatement, et retrouver cette dynamique de duo aux interactions savoureuses est évidemment LE gros point fort du film. Ce contraste des 2 personnages, déjà présent dans les précédents films de Michael Bay, prend également quelques variantes bienvenues en lien avec le poids des années.
De ce simple canevas, Adil El Arbi et Bilal Fallah livrent avec Bad Boys for Life un actioner fun et carré. Sans être révolutionnaire, le film surpasse les attentes tant en terme de direction que de fond. Jouissant d’une mise en scène dynamique, lisible et maîtrisée, c’est un vrai plaisir de replonger dans ce Miami mis en valeur par la photographie de Robrecht Heyvaert (compère belge de nos 2 réalisateurs, et chef op’ de Revenge).
Du fun, du sang, du fun
Les scènes de fusillade ont du punch, les balles font des dégâts en hémoglobine, on est sur du R-Rated décomplexé et fun comme dans la pure tradition des films d’actions des 90’s. Mais là où le film surprend également et arbore sa singularité est le sérieux avec lequel il traite le drama. Cela se traduit notamment à travers les 2 antagonistes principaux, campés par Kate Del Castillo et Jacob Scipio, tous deux très bons). Ces derniers sont bien traités, incarnés et amènent de nouveaux enjeux dramatiques au sein de cette histoire.
Si revoir Mike et Marcus est en soi un vrai plaisir, tout comme Joe Pantalionao en capitaine de la police tantôt burlesque tantôt touchant, Bad Boys for Life n’hésite pas à introduire d’autres personnages pivots. La AMMO Team (menée par une Paola Núñez très pro), une bande de flics millenials aux méthodes plus modernes, se révèle un autre atout du film. En misant sur des policiers à la 21 Jump Street, un nouveau décalage est instauré dans la prise en charge de l’enquête et l’assurance de joutes verbales savoureuses. Le casting de cette équipe (Vanessa Hudgens, Charles Melton et Alexander Ludwig) est également réussi.
Si on pourra regretter parfois la folie des grandeurs pyrotechnique de Bay, Bad Boys for Life se révèle souvent généreux. Chaque scène d’action propose au moins une bonne idée originale pour la rendre fun et pêchue. Fusillade dans un garage avec explosions de peinture, un sidecar déchiré en 2 en pleine poursuite, un climax bourrin et explosif multipliant les points de vue…il y en a pour tout le monde.
Et si Bad Boys for Life se révèle être une vraie suite réussie, c’est par la tenue globale du métrage. Cohérent, rythmé, fun, violent et à l’humour très bien géré, on a là une suite qui n’est pas restée coincée dans le passé tout en arrivant à capturer l’essence de Bad Boys pour en faire un revival en bonne et due forme. Un pari réussi et un retour gagnant donc !