Loin de La Couleur des sentiments, Tate Taylor et Jessica Chastain se retrouvent presque 10 ans après pour un thriller d’action proposé sur Netflix.
Si on oublie l’utilisation d’un acteur britannique pour jouer ce qui semble être un français peu crédible, Ava démarrait plutôt bien. Le réalisateur nous offre d’emblée l’opportunité de faire connaissance avec la tueuse à gages, en accompagnant Jessica Chastain dans l’une de ses missions d’élimination. Nous voyons donc à l’œuvre une tueuse charismatique et efficace, pourtant triturée par une question à laquelle elle obtient rarement une réponse : qu’ont bien pu commettre ses victimes pour que l’ordre soit donné de les exécuter ?
Pour parfaire cette mise en bouche, certes peu originale, mais néanmoins séduisante, le générique vient nous proposer une biographie imagée d’Ava récapitulant certains moments clés de sa vie. Sur fond de musique électro entrainante, le tout se veut assez énergique et fini de nous mettre dans de bonnes dispositions. Nous sommes fin prêt.e.s à découvrir ce que nous réserve la suite du film.
On ne doit cependant pas attendre longtemps avant d’être déçu.e.s et réaliser que le scénario se contente d’égratigner la surface de toutes les intrigues abordées. Globalement, le long-métrage tend à réutiliser des éléments scénaristiques déjà vus et revus d’autres films d’action, que Tate Taylor n’a pas su s’approprier. Ainsi le personnage de Colin Farrell, patron de l’organisation secrète, devient l’antagoniste très attendu et prévisible qui trouvera une fin peu crédible.
Le scénariste, Matthew Newton, n’a pas réussi à approfondir l’ensemble de ses personnages pour les rendre suffisamment intéressants. Même l’héroïne principale n’obtient pas le traitement mérité. On aurait, par exemple, aimé un traitement approfondi de la raison qui la pousse à questionner ses victimes sur leurs agissements. Si on suppose qu’elle cherche à légitimer ses meurtres, rien n’est très clairement expliqué et on pourrait alors tout aussi bien penser qu’elle fait simplement preuve de curiosité, même si nous soupçonnons des raisons plus profondes.
Qui pour sauver Ava ?
Au milieu de ces manques scénaristiques s’enchainent des scènes d’action pas assez longues et laissant trop souvent entrevoir la décomposition des mouvements chorégraphiés. Si nous n’irions pas jusqu’à les qualifier d’insipides, il faut réellement attendre la scène de combat final pour obtenir quelque chose de plus haletant. Ces combats (à l’image de la fin ouverte) illustrent parfaitement le problème majeur d’Ava : tout semble être fait à moitié dans ce long métrage.
Pour pallier ses lacunes, Ava peut compter sur la performance de son actrice principale. En dépit d’un scénario peu développé, Jessica Chastain a su donner du relief à son personnage. Il suffit de regarder les scènes de dialogue avec John Malkovich ou encore la scène de combat avec Colin Farrell pour s’en apercevoir. Sa présence à l’écran est un vrai plus et permet au film de ne pas devenir lassant (et même de devenir divertissant !)
Il faut alors certainement voir Ava comme une entrée en matière de 355, le prochain film d’action avec Jessica Chastain que l’on attend avec impatience !