Orpheline, Animal Kingdom vient de conclure sa saison 5 qui ressemblerait presque à un mauvais spin-off, toujours sympathique mais très inconsistant.
Smurf décédée, J et les frères Cody se chamaillent la direction de la famille. La série Animal Kingdom de TNT (et disponible chez nous sur Prime Video) vient donc de nous offrir une saison 5 aux allures de crash test. L’émancipation était nécessaire, mais le résultat nous laisse sérieusement dubitatifs quant à l’évolution du show, heureusement qu’il ne reste plus qu’une ultime saison, mais on en parlera plus tard.
Si la première saison était globalement adaptée du film de David Michôd, la série développée par Jonathan Lisco n’a eu de cesse de tenter de s’affranchir du matériel original et c’est bel et bien avec cette saison 5 que la fracture a lieu, même s’il s’agit paradoxalement de la moins maîtrisée. En même temps, pas facile pour une série matriarcale de survivre en proposant une intrigue sans sa matriarche, avec uniquement les jeunes carnassiers affamés pour seuls leaders.
Une fin de loups
Pourtant, tout n’est pas à jeter dans cette cinquième aventure de Animal Kingdom. Retrouver les frères Cody, toujours aussi bien incarnés par Shawn Hatosy (Pope), Jake Weary (Deran), Ben Robson (Craig) et leur neveu Finn Cole (J), permet de replonger dans un LA white trash toujours aussi caricatural et dépaysant. Surfeurs hippies ou braqueurs, toute cette population underground brille ici alors que le discours sur les responsabilités parentales, personnelles et familiales, prend ici du galon tout en s’amusant d’attiser les rivalités fraternelles comme jaja.
De même, sans la présence magnétique et enchanteresse de Ellen Barkin, c’est donc à Leila George qu’il revient d’assumer la place de matriarche en herbe. De ce fait, on apprécie de voir un peu cette origin-story se développer, voir d’où vient la terrible Janine « Smurf » Cody. Cependant, à trop vouloir rompre avec son schéma préalablement établi, le show perd de sa spécificité. On a l’impression de tomber dans un spin-off poussif et franchement dispensable dès lors qu’il s’agit de nous montrer une série-bis prenant place dans les années 70-80 et qui vient prendre le pas sur l’intrigue actuelle, d’ailleurs incroyablement bâclée.
Certes voir Pope et sa sœur enfants est une facette plutôt attachante pour développer l’empathie et l’identification auprès de ses protagonistes, bien vu TNT, mais en ressort le drôle de sentiment que cette caractérisation se fait au défaut des personnages adultes et qu’on connaît pourtant depuis belle lurette. Complètement crétins, les frangins s’adonnent aux fameux rebondissements à base de « c’est moi qui devrais diriger la famille » avant finalement de se bastonner la tronche pour régler leurs différends. La base. Surtout que de ces réconciliations émergent des préparations des propositions de casses rocambolesques à faire vriller Vin Diesel. Pas mal pour des surfeurs.
Délaissant l’affiliation aux Peaky Blinders pour se rapprocher définitivement de Point Break, version abrutie et musclée de 2015, Animal Kingdom est devenue un nième show d’action et de famille, tristement impersonnel. En espérant qu’ils mangent du lion pour leur dernière saison.