Le top cinéma de Charley

West Side Story de Steven Spielberg
Il faut des balls pour tenter de proposer une nouvelle version du classique de Berstein et Sondheim (surtout après le film culte de Robert Wise). Mais c’est sans compter le talent infini de Tonton Spielberg, rappelant à tout le monde qui est le patron. En résulte une nouvelle version toujours aussi pertinente, décuplant toute la charge politique et émotionnelle de cette histoire intemporelle via une mise en scène ahurissante et millimétrée. Des numéros musicaux aux performances d’acteurs, en passant par la photographie de Kaminski, West Side Story est sans doute le plus grand moment de cinéma des 2-3 dernières années : c’est encore en salles donc à (re)voir de toute urgence !
Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier
La tranche de vie (en 12 chapitres) d’une trentenaire norvégienne diplômée à qui la vie sourit, mais qui n’a aucune réelle emprise sur sa vie. Un pitch de base qui a tout pour donner un film chiant comme la mort, mais Joachim Trier signe sa meilleure œuvre, en dressant un portrait d’une complexité et d’une sensibilité rare. Drôle, touchant, inventif et taclant des sujets comme le deuil, la maternité, l’amour, le féminisme, l’adultère ou le mal-être via une écriture et une mise en scène totalement maîtrisées. Mais la plus grosse réussite tient de la performance incontournable de Renate Reinsve, véritable révélation pour laquelle on ne peut que tomber amoureux !
Dune de Denis Villeneuve
Longtemps attendue, cette adaptation du chef-d’œuvre d’Herbert par le réalisateur de Premier Contact et Blade Runner 2049 dépasse toutes les promesses. Imparfait car incomplet (la seconde partie arrive en 2023), ce Dune représente une alternative aux blockbusters formatés, via une odyssée SF à la fabrication exemplaire. Outre un Hans Zimmer livrant son meilleur boulot depuis plusieurs années, le casting est impérial, pour un métrage aux circonvolutions narratives connues, mais débordant de la vision de son auteur. Entre intime et grandiloquent, épique et contemplatif, c’est sans aucun doute le blockbuster de l’année et un des meilleurs films de science-fiction récents !
Mentions spéciales : L’Événement, The Suicide Squad, Les Mitchell contre les Machines, Le Dernier Duel, Don’t Look Up
Le flop cinéma de Charley

Venom Let There Be Carnage de Andy Serkis
On aurait dû le savoir après le très mauvais premier opus, mais Sony a réussi à se surpasser : ce Venom 2 est d’une imbécilité, d’une vacuité et d’une laideur assez rare ! Que ce soit le « traitement » du personnage, la perf des acteurs (Woody Harrelson et Naomie Harris cabotinant comme des cochons ; Michelle Williams venue chercher son chèque…), la narration expédiée ou le ridicule de chaque situation, on tient sans conteste le pire blockbuster de la décennie (oui!), ainsi qu’un immense crachat à la gueule de tous les fans de comic book. Une honte absolue !
Maman j’ai raté l’avion (ça recommence) de Dan Mazer
Titre mensonger étant donné que ce remake-reboot de Home Alone à destination de Disney+ ne démarre pour ainsi dire jamais ! En résulte un film fainéant et chiant comme la mort, qui n’a rien compris aux ingrédients du film culte de Chris Columbus : ici le gamin est antipathique (Archie Yates était pourtant bon dans Jojo Rabbit), le rythme aux abonnés absents, les gags foireux et l’humour slapstick rachitique. Pire, les « méchants » n’en sont pas vraiment, et on se dit que tout ce cirque n’est qu’une occasion de se retaper les 3 premiers films et d’oublier celui-ci !
Resident Evil – Bienvenue à Raccoon City de Johannes Roberts
Cette nouvelle adaptation éclatax de la célèbre franchise vidéoludique de Capcom aura réussi l’exploit de réhabiliter les films de Paul W.S Anderson (pas tous, faut pas déconner non plus). Pourtant, il y avait la volonté d’adapter fidèlement les 2 premiers jeux avec les protagonistes phares (Chris et Claire Redfield, Jill Valentine…) mais le tout se révèle cheapos au possible. L’intrigue met 50 min à démarrer, aucun frisson à noter, 2-3 moments gores et de rire jaune qui ne cachent pas l’absence de générosité du métrage… pire le perso de Leon S. Kennedy est massacré (passant de héros badass à un pleutre sous xanax), et les créatures semblent tout droit sorties d’une cinematique Playstation. Annonçant une suite (qui ne verra jamais le jour), on tient là un beau navet tout simplement !