1er gros blockbuster Xbox de 2025, Avowed est également le retour du studio Obsidian (Star Wars Knights of the Old Republic II, Fallout New Vegas, The Outer Worlds) au RPG de fantasy. Un retour plaisant, même si pas entièrement satisfaisant !
Fait amusant : Avowed se déroule dans les Terres Vivantes, continent vu tel un Far West au sein du monde d’Eora… bref l’univers des jeux Pillars of Eternity sortis en 2015 et 2018 ! Mais que le néophyte soit rassuré, Avowed peut-être découvert sans connaissance préalable du lore, tandis que l’introduction CGI de belle facture, la création de notre avatar et une courte présentation des enjeux géopolitiques suffisent à nous lancer dans l’aventure !
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Le joueur incarne un demi-dieu aux origines troubles (on peut choisir quelques variations de notre passé, qui influeront sur certaines compétences et choix de dialogues dans la pure tradition des RPG à la Bethesda et Obsidian) travaillant pour l’empereur. Nous sommes ainsi mandatés pour enquêter sur une mystérieuse force obscure (le Malêtre) gangrénant le continent sauvage des Terres Vivantes. Chaque personne atteinte devient comme prise de folie et se transforme en créature fongique (toute ressemblance avec le cordyceps est évidemment fortuite).
Avowed : RPG d’action à l’ancienne
C’est dans ces conditions d’exploration en territoire vierge que notre avatar (peu importe le physique choisi, il sera reconnu par les PNJ tel un paria aux facultés régénératrices étonnantes) se retrouve rapidement seul après un naufrage (la première zone pour trouver un bateau fait office de gros tutoriel d’1h30), avant d’atteindre Rivaube : sa cité médiévale de toute beauté, son port, son bidonville, ses plaines mystérieuses, ses grottes fourmillant de secrets…
La première partie d’Avowed compense un caractère assez programmatique de sa structure RPG via un univers chatoyant que l’on prend réellement plaisir à explorer. Une certaine impression de vertige nous gagne donc, avant tout accentué par un très bon level design favorisant l’exploration. Nous ne sommes pas dans Breath of the Wild ou Elden Ring (malgré une belle profondeur de champ) et les sentiers restent globalement tracés, mais Obsidian parvient à récompenser le joueur susceptible de fouiner un peu partout.
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Que ce soit au sein des villes détaillées (les toits, les sous-sols, les balcons etc), dans des forêts, terres enneigées, plages ensoleillées, déserts arides ou pics volcaniques, Avowed affiche une direction artistique colorée ayant fière allure équilibrant une finition technique parfois un tantinet décevante concernant des éléments de l’environnement selon les standards AAA contemporains (entre le mode performance à 60 fps et qualité à 30 fps, on préconise facilement ce dernier).
Incarnation perfectible dans le monde d’Eora
Un déficit qui pèche encore plus concernant l’immersion narrative pure : les PNJ ne sont pas tous abordables, et ceux qui le sont demeurent circonscris à une mécanique de RPG coincée en 2011 (on a vilipendé Starfield pour largement moins que ça alors que le hit de Bethesda possédait une vraie localisation et un large éventail de choix de dialogues).
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C’est bien dommage, car l’univers d’Avowed place constamment le joueur sur le point de bascule via la nécessité de choisir entre l’allégeance à l’empire expansionniste ou aux forces mystiques largement responsables des enjeux de la quête principale. Une quête principale qui dans sa seconde partie prend un tournant beaucoup plus schématique et binaire, tandis que les nombreuses quêtes secondaires évitent heureusement le FedEx dans le but d’avant tout proposer des missions se concluant par de la bonne castagne.
Alors que les RPG occidentaux parviennent de plus en plus à proposer des récits poussés, on regrettera donc qu’Avowed se cramponne à quelque chose de plus archaïque (dialogues champ/contre-champ constants compris). Mais outre des missions impliquant régulièrement de trahir ou non une faction ou un personnage (nos compagnons se révèlent au moins attachants), le soft bénéficie d’un gameplay plaisant nous enveloppant comme dans un plaid.
Gameplay d’artisan
Obsidian semble s’ouvrir au grand public (on préconisera de jouer en difficile pour un meilleur challenge) en nous abreuvant de loot et de coffres présents à chaque coin de rue ou derrière chaque rocher. La gestion d’inventaire (avec sa limite, le choix d’armure, d’anneaux upgradant des capacités, etc) devient ainsi une problématique primordiale au sein d’Avowed, au même titre que la découverte de gisements d’adra (le mana de l’univers d’Eora) permet d’établir des campements.
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Des camps permettant de changer librement de tenue, d’équipement, d’accéder à notre réserve de loot, de discuter avec nos compagnons ou bien d’upgrader/créer de l’équipement à partir des nombreuses ressources collectées sur les ennemis ou bien au sein de l’environnement. De quoi globalement personnaliser l’expérience de jeu pure au gré des envies du joueur : via des points de compétences glanés à chaque montée de niveau, on peut faire évoluer notre avatar via 3 arbres de compétences distincts (globalement pour l’attaque, la magie et des attributs physiques).
Petit Obsidian néanmoins plaisant manette en main
Avowed offre ainsi la possibilité d’affubler une à chaque bras (et donc à chaque gâchette de la manette) : épée, poignard, pistolet, lance, bouclier, grimoire ou baguette magique…. seuls d’imposants glaives, haches ou masse ne peuvent être maniés qu’avec les 2 bras, à l’instar de l’arc ou de l’arquebuse. Et via une simple touche, on peut switcher entre 2 configurations d’armes attribuées (mais aussi entre la vue à la 1e ou 3e personne) pour des combats régulièrement pêchus.
Dommage qu’à mi-parcours, Avowed abandonne sa dimension RPG pour lorgner vers ce que faisait Borderlands (du jeu d’action avec quelques éléments de jeux de rôle). D’aucun y verra une publicité mensongère, d’autres une proposition de jeu vidéo assumée ! Malgré tout, Avowed s’articule comme un titre plaisant à la durée de vie conséquente (une bonne cinquantaine d’heures pour en faire le tour), si jamais on lui pardonne des codes de game design plutôt révolus ou un manque d’incarnation globale dans son lore.
Avowed est sorti sur Xbox Series S/X et PC le 18 février 2025
test
Passée la déception d'un univers peu permissif dans l'incarnation de ses axes narratifs, Avowed abandonne ses vélléités de RPG pour être avant tout un jeu d'action plaisant. Le savoir-faire artisanal d'Obsidian se ressent ainsi dans un monde de fantasy chatoyant que l'on prend plaisir à explorer. Un petit jeu pour le studio cependant !
- Histoire
- Gameplay
- Game Design
- Graphismes
- Son
- Durée de vie